42:16
le
mariage
prophane,
on
voit
les
empoisonnemens,
les
meurtres,
qui
se
commettent
du
fils
mesmes
a
la
belle
mere,
apres
a
leur
frere
propre,
voila
des
choses
si
enormes,
et
contre
toute
honnestete
de
nature,
qu'elles
nous
devroient
faire
dresser
les
cheveux
en
la
teste.
Or
par
cela
nous
sommes
admonnestes,
qu'en
toutes
nos
entreprinses
nous
invoquions
Dieu
premierement,
qu'il
nous
donne
conseil,
a
ce
que
nous
n'attendons
rien
sinon
selon
sa
bonne
volonte,
qu'il
nous
monstre
ce
qui
est
bon
et
utile,
et
quand
il
nous
aura
conseilles
de
ce
qui
est
de
faire,
qu'il
prenne
aussi
la
chose
en
main
et
qu'il
la
conduise,
et
qu'il
ne
permette
point
que
ce
que
nous
aurons
entrepris
soit
mis
bas,
comme
il
en
adviendra
tous
les
coups.
Ce
n'est
donc
point
asses,
que
nous
aions
prudemment
regarde
a
ce
qui
est
bon,
mais
il
faut
que
Dieu
nous
y
fortifie,
il
faut
que
quand
nous
aurons
mis
les
choses
en
train,
qu'elles
soient
benites
de
luy,
car
sans
cela,
il
nous
fera
tousiours
reculer,
au
lieu
d'advancer,
nous
verrons
(diie)
des
entreprinses
qui
seront
faites
le
plus
sainctement
du
monde,
ce
semblera
il
n'y
aura
que
redire,
mais
quoy?
Ce
n'est
pas
a
dire
pourtant
que
l'execution
vienne,
sinon
que
Dieu
y
besongne
par
sa
vertu,
et
quand
nous
voions
l'ordre
de
nature
ainsi
renverse
(comme
il
estoit)
que
nous
connoissons
quelles
sont
les
iniquites
des
hommes,
voila
les
fruicts
d'ambition,
d'avarice,
et
des
choses
qui
se
font
illicitement,
et
contre
Dieu,
ne
faut-il
point
qu'il
y
ait
une
merveilleuse
rage
quand
une
femme
empoisonne
son
mari,
que
les
enfans
tuent,
et
frere,
et
belle
mere
et
tout?
Or
il
est
certain
que
si
Dieu
laschoit
la
bride
aux
hommes,
que
nous
verrions
iournellement
de
telles
choses,
et
quand
telles
enormites
ne
se
commettent
point
(attendu
la
ma*
lice
que
nous
voions
aux
hommes)
sachons
que
c'est
Dieu
qui
retire
leurs
affections
et
cupidites
furieuses,
quand
il
ne
permet
point
qu'elles
viennent
en
effect,
que
c'est
d'autant
qu'il
tient
les
mains
liees
a
ceux
qui
ne
demanderoient
qu'a
se
desborder
ainsi:
voila
dequoy
nous
sommes
admonnestes,
c'est
qu'en
lisant
ces
histoires,
qu'en
premier
lieu
(comme
i'ai
dit),
nous
souffrions
que
Dieu
nous
conduise
et
gouverne,
que
nous
le
prions
qu'il
nous
donne
bon
conseil,
a
fin
que
nous
ne
facions
point
de
folles
entreprinses,
et
puis
que
nous
le
prions
qu'il
ameine
toutes
nos
affaires
a
bonne
issue,
comme
c'est
son
office
de
faire
tout
profiter,
car
l'ange
de
Dieu
n'adresse
point
son
propos
ici
seulement
a
Daniel,
mais
a
tous
en
general.
Or
il
est
dit
consequemment,
qu'il
y
aura
un
petit
ietton
qui
viendra
de
la
race
de
la
royne
Berenice,
et
que
ce
ietton
ici
viendra
au
pays
d'Aquilon
de
la
Bise,
c'est
a
dire
au
pays
de
Syrie,
il
viendra
donc:
or
c'estoit
un
autre
roy
qui
s'ap-
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