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SERMON
CXCV.
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Car
si
nous
estions
capables
de
iouir
de
sa
bonte,
il
est
certain
qu'il
surmonteroit
tousiours
nostre
attente
et
tous
nos
souhaits.
Mais
quoy?
Nous
voulons
qu'il
nous
contente,
et
qu'il
nous
complaise
en
tout
et
par
tout:
et
cependant
il
semble
que
nous
ayons
conspire
contre
luy,
pour
l'empescher
qu'il
nous
face
du
bien.
Ne
trouvons
point
donc
estrange,
quand
Dieu
n'execute
point
les
promesses
qu'il
nous
avoit
donnees
de
sa
bouche:
car
nous
en
sommes
cause
:
cependant
ne
doutons
pas,
encores
que
le
monde
soit
si
malin
et
pervers,
qu'il
semble
qu'il
vueille
aneantir
a
son
escient
toutes
les
graces
de
Dieu:
tant
y
a
qu'encores
y
aura-il
tousiours
quelque
petit
nombre
que
Dieu
maintiendra:
seulement
estudions-nous
a
ce
que,
vivans
sous
les
aisles
de
Dieu,
nous
soyons
maintenus
par
luy:
et
souffrons
qu'il
habite
entre
nos
espaules.
Nous
oyons
l'admonition
qu'en
fait
S.
Paul,
qu'il
nous
faut
porter
le
Seigneur
et
en
nostre
corps
et
en
nostre
ame.
Il
est
vray
qu'il
n'y
a
point
un
temple
materiel
qui
soit
basti
en
certain
lieu,
ou
on
face
les
sacrifices
:
mais
chacun
de
nous
est
temple
de
Dieu,
et
c'est
a
ceste
condition
quo
nous
le
portions,
comme
S.
Paul
use
de
ce
mot-la.
Et
comment
estce
que
nous
le
portons?
en
cognoissant
qu'il
faut
qu'il
domine,
et
qu'il
regne
par
dessus
nous,
et
qu'il
ait
toute
preeminence,
et
que
nous
plions
le
col
pour
recevoir
son
ioug,
pour
luy
obeir
en
tout
et
par
tout.
Quand
donc
nous
en
ferons
ainsi,
ne
doutons
point
que
tousiours
Dieu
ne
veille
pour
nous,
tellement
que
tous
les
assauts
et
tentations
de
ce
monde
ne
pourront
rien
contre
nous:
encores
qu'il
semble
que
nous
devions
cent
fois
perir,
et
estre
abysmez,
que
tousiours
il
ne
desploye
sa
vertu
pour
nous
maintenir,
et
que
nous
ne
soyons
sauvez
au
milieu
de
la
mort,
et
que
nous
n'allions
tousiours
nostre
train,
quand
il
semblera
que
la
foudre
soit
en
haut,
quand
en
terre
il
semblera
qu'il
n'y
ait
que
confusion
par
tout:
ne
doutons
point
que
Dieu
ne
nous
donne
une
seurte
incomprehensible.
Voila
donc
quant
a
la
lignee
de
Beniamin.
Or
Moyse
vient
a
la
lignee
de
Ioseph,
et
dit:
Que
sa
terre
soit
benite
du
Souverain
en
delices
des
fruicts
du
soleil,
des
fruicts
de
la
lune,
en
delices
de
la
rousee
d'enhaut,
el
des
abysmes
ii'embas,
c'est
a,
dire,
des
sources
et
fontaines
qui
donnent
humidite
et
substance
a
la
terre
:
que
son
honneur
soit
comme
le
premier-nay
d?
un
taureau:
qu1
U
aura
des
cornes
excellentes,
pour
hurter
a
Vencontre
de
ses
ennemis,
qu'il
aura
les
coustaux
anciens,
qu'il
aura
les
montagnes
delicates,
la
ou
il
n'y
aura
que
douceur:
et
puis
en
la
fin
il
est
dit:
Que
toutes
ces
choses
(dit-il)
viennent
sur
la
teste
de
Ioseph,
sur
le
sommet
du
Nazarien
de
ses
freres.
Or
ici
nous
pouvons
voir
comme
l'intention
de
Moyse
a
este
de
confermer
ce
qui
avoit
auparavant
este
prononce
par
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