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nous
avons
a
noter,
[page
20]
qu'ilz
n'ont
faict
que
resusciter
ces
vieilles
heresies
que
i'ay
recitees,
prenant
de
chacune
quelque
piece,
pour
en
faire
un
monceau
de
confusion:
sinon
que
en
la
fin
ilz
ont
gaigne
ce
poinct,
d'estre
plus
debordez
que
tous
le≫
autres,
et
les
surmonter
tant
en
follies
qu'en
impudence.
Du
commencement
ilz
reiectoyent
audacieusement
les
Escritures,
donnant
mesme
quelque
saubriquet
a
chacun
des
Apostres,
pour
se
moquer
de
leur
auctorite.
Sainct
Paul
leur
estoit
pot
casse,
sainct
Pierre
renonceur
de
Dieu,
sainct
Iehan
iouvenceau
et
follet,
sainct
Matthieu
usurier.
Et
n'avoyent
nulle
honte
de
blasphemer
ainsi
apertement.
Depuis
voyans
qu'on
avoit
cela
en
horreur,
de
les
ouyr
ainsi
parler,
ilz
se
sont
advisez
d'y
aller
plus
couvertement.
C'est
qu'en
faisant
semblant
de
ne
point
reiecter
l'Escriture,
ilz
l'ont
convertie
en
allegories,
cherchans
des
sens
esgarez
a
travers
champs,
faisant
d'un
homme
un
cheval,
et
cornes
de
lanterne
d'une
nuee.*)
Laquelle
astuce
ilz
[page
21]
ont
des
Priscillianistes,
qui
iadis
en
usoyent
en
telle
facon,
et
en
cela
differoyent
des
Manichiens.
Nous
traicterons
puis
apres
comment
c'est
qu'ilz
tournent
et
revirent
l'Escriture
par
telles
allegories.
Ce
que
i'en
dis
a
present,
est
seulement
pour
monstrer
quel
chemin
ilz
ont
suivy
en
cela,
et
quelz
ont
este
leurs
predecesseurs.
Quant
a
Dieu
et
a
la
substance
des
ames,
combien
qu'ilz
ne
parlent
pas
du
tout
comme
les
Manichiens,
toutesfois
ce
qu'ilz
babillent
entre
leurs
dens,
revient
la:
qu'il
n'y
a
qu'un
esprit
qui
est
Dieu,
et
de
l'autre
coste,
le
monde:
que
toutes
creatures
ne
sont
rien,
sinon
que
l'esprit
de
Dieu,
estant
aux
hommes,
les
maintient
iusqu'a
ce
qu'il
s'en
retire:
et
que
ce
qu'ilz
ont
outre
cela,
n'est
que
monde
ou
Sathan
ou
rien.
Si
un
homme
est
de
leur
secte,
ilz
le
font
Dieu,
disans
que
son
ame
est
l'Esprit
de
Dieu:
sinon
ilz
n'en
tiennent
compte,
non
plus
que
d'un
cheval,
pource
que
il
n'y
a
en
luy
que
le
monde,
qui
n'est
rien.2)
Que
si
on
les
poursuit
au
vif
on
trouvera
[page
22]
qu'ilz
bastissent
tous
leurs
songes
sur
le
fondement
des
Manichiens,
touchant
les
deux
principes:
sinon
qu'ilz
ont
trouve
un
moyen
plus
ayse
pour
se
faire
dieux,
que
celuy
des
Manichiens.
Car
au
lieu
que
ceux
la
prennent8)
grand
peine
apres
leurs
purgations
et
exorcismes:
ceux
cy
n'ont
autre
chose
pour
se
bien
purger,
que
de
fermer
les
yeux
pour
ne
plus
discerner
entre
le
bien
et
le
mal,
et
endormir
leurs
consciences,
a
fin
de
n'avoir
plus
nulle
crainte
d'enfer:
et
alors
1)
Le
traducteur
ajoute:
quod
vulgo
dicimus.
2)
La
traduction
ne
rend
pas
ici
la
pensee
de
V
auteur;
Si
quis
eorum
sectae
sit,
ipsum
factum
Deum
.
.
.
.
aiunt:
nec
tamen
pluris
ipsum
faciunt
quam
equum
etc.
3)
prenoyent
1547
suiv.
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