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DES
LIBERTINS.
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estre
de
la
substance
de
Dieu,
faisans
deux
principes,
l'un
bon
et
l'autre
mauvais:
disans
que
les
ames
qui
se
sont
gardees
pures
au
corps
humain,
s'en
retournent
a
la
nature
du
bon
Dieu:
et
celles
qui
se
sont
souillees
des
immundicitez
du
monde,
au
mauvais.
Au
reste,
ilz
avoyent
un
gergon
obscur
pour
gasouiiler
des
choses
spirituelles,
sans
qu'on
y
entendist
noee.
Il
n'y
avoit
pas
grande
difference
de
Valentinien
et
Apelles
a
eux,
sinon
que
chacun
adioustoit
quelque
chose
du
sien
a
ce
qui
estoit
dict
des
autres,
a
fin
de
se
faire
comme
auteur
d'une
secte
nouvelle,
pour
acquerir
bruit.
Mais
pource
que
la
secte
des
Manichiens
a
este
iadis
renommee
entre
les
autres,
d'autant
[page
18]
qu'elle
a
eu
plus
grande
multitude
de
sectateurs,
et
a
este
de
plus
longue
duree,
et
aussi
qu'elle
a
ramasse
plusieurs
pieces
de
tous
costez,
a
fin
d'estre
plus
copieuse
et
abondante
en
faulses
doctrines,
il
nous
la
faudra
prendre
singulierement
pour
miroir,
a
fin
de
monstrer
ce
que
nous
pretendons.
Iceux
donc
reiectans
le
vieil
Testament
et
se
moquans
de
la
Loy
et
des
Prophetes,
accusoyent
le
Dieu,
qui
est
la
monstre,
de
cruaute
et
trop
excessive
rigueur.
Du
nouveau
Testament,
ilz
en
prenoyent
ce
qui
leur
venoit
a
propos
ca
et
la,
retrenehant
tout
ce
qui
ne
leur
plaisoit
point,
ou
estoit
contraire
a
leur
opinion.
Apres
ilz
faisoyent
deux
Dieux
divers
:
l'un,
commencement
du
bien
:
l'autre,
commencement
du
mal.
Semblablement
ilz
constituovent
deux
ames
en
l'homme:
Tune
venante
du
bon
Dieu,
laquelle
ilz
disoyent
estre
souillee
par
ces
choses
inferieures,
et
pourtant
qu'il
convenoit
la
purifier,
iusques
a
ce
que
par
degrez
elle
revint
a
son
origine
premiere,
[page
19]
Touchant
de
l'autre,
ilz
disoyent
qu'elle
ne
se
pouvoit
corriger,
mais
qu'elle
s'en
retourne
tousiours
au
commencement
des
tenebres,
dont
elle
est.
Or
leurs
purifications
estoyent
de
meschantes
sorceleries,
et
mesme
des
vilannies
execrables:
ainsi
que
des
autres
heretiques
que
i'ay
desia
nommez
cy
dessus.
Les
ames
de
ceux
qui
n'estoyent
point
de
leur
secte,
ilz
disoyent
qu'elles
s'en
alloyent
aux
bestes
brutes.
D'avantage,
leur
secte
estoit
partie
en
trois
ordres
PJQ
estatz.1)
Les
grans
docteurs,
ilz
les
nommoyent
Macariens,
qui
signifie
bienheureux:
et
quand
ilz
exercoyent
l'office
de
purger,
ilz
les
appelloyent
Catharites.
Apres
cela
il
y
avoit
deux
especes
d'Escholiers.
Les
uns
ausquelz
on
reveloit
les
secretz
de
l'eschole,
se
nommoyent
esleuz.
Les
autres,
lesquelz
on
amielloit
de
loing
pour
les
attirer,
se
nommoyent
auditeurs.
Combien
que
le
lieu
n'est
pas
encor
de
desduire
de
poinct
en
poinct
la
doctrine
des
Libertins,
toutesfois
pour
le
present
1)
classes.
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