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les
fideles,
et
du
regard
de
son
iugement,
que
de
toute
consideration
d'honnestete
humaine.
Et
c'est
la
liberte
qu'ilz
promettent,
qu'un
homme
soit
tellement
adonne
a
tout
ce
que
son
cueur
desire
et
convoite,
qu'il
ne
face
difficulte
aucune,'
comme
s'il
n'estoit
subiect
a
loy
ny
a
raison.
Car
cela
leur
est
une
servitude,
de
laquelle
ilz
ne
veulent
[page
15]
ouyr
parler.
Si
quelqu'un
pense
que
ie
leur
impose
rien
a
faulses
enseignes,
ie
monstreray
cy
apres
au
doigt,
que
ie
ne
fais
que
reciter
simplement
leurs
propos,
usant
seulement
de
facons
de
parler
entendues
et
accoustumes,
au
lieu
qu'ilz
les
desguisent
en
leur
gergon,
qui
sera
deschiffre
en
son
lieu.
CHAPITRE
III.
De
la
similitude
qui
est
entre
les
Libertins
et
plusieurs
anciens
Heretiques.
Tantost
apres
le
temps
des
Apostres
s'esleverent
des
heresies
sauvages,
que
c'est
merveilles
comment
des
resveries
tant
lourdes
ayent
peu
iamais
entrer
en
l'entendement
des
hommes.
Toutesfois
pour
un
temps
l'Eglise
Chrestienne
en
fut
aucunement
vexee.
Mais
depuis
que
on
eut
congneu
l'absurdite
si
grande,
chacun
en
eut
horreur.
Tellement
que
depuis
douze
cens
ans,
il
ne
s'est
trouve
un
seul
homme
en
tout
le
monde,
qui
y
ait
voulu
[page
16]
adherer,
au
moins
qui
en
ait
ose
faire
profession,
iusque
auiourdhuy,
que
ces
malheureux,
qui
se
nomment
Libertins,
ont
este
incitez
de
Sathan,
non
seulement
pour
blasphemer
en
semblable
facon
que
les
autres,
mais
pour
adiouster
encor
des
erreurs
plus
execrables.
Il
y
eut
premierement
un
Cerdo,
lequel
mettoit
deux
principes,
dont
il
en
nommoit
l'un
bon,
l'autre
mauvais:
disant
tout
ce
qui
est
au
monde
venir
de
l'un,
et
estre
de
la
propre
substance
d'iceluy.
En
ce
faisant,
il
nioit
la
resurrection,
pource
qu'il
imaginoit
que
tout
ce
qui
estoit
venu
de
l'un
de
ces
principes,
s'en
retournoit
a
son
origine.
De
Iesus
Christ
il
disoit
qu'il
estoit
apparu
et
avait
souffert,
seulement
par
phantasie.
Depuis
vint
Marcion,
qui
en
deguisant
aucunement
les
propos
d'iceluy,
plustost
pour
avoir
ceste
gloire
d'estre
inventeur
de
quelque
opinion,
que
pour
donner
couleur
a
ce
qui
avoit
este
mal
dict
au
paravant,
fut
quasi
semblable
a
luy.
Presque
de
ce
mesme
temps,
furent
aussi
les
[page
17]
Gnostiques,
qui
se
nommoyent
ainsi,
pour
s'attribuer
une
excellente
congnoissance
par
dessus
les
autres:
combien
que
les
fideles
les
nommoyent
Borborites,
pour
denoter
qu'ilz
en
tenoyent
autant
de
compte,
comme
de
grenoilles
sorties
d'un
borbier.
Iceux
tenoyent
pareillement
l'ame
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