29:155 155 SERMON CXCV. 156 stance des Levites. Et pourquoy? Oar si nous desirons que Dieu provoye tousiours a son Eglise, il faut que nous ayons le soin de prier pour ceux ausquels il en a commis la charge. Et si par nostre ingratitude nous ne faisons tant que Dieu nous prive d'un tel bien, sachons que les bons pasteurs ne nous defaudront iamais. Moyennant donc que par nostre ingratitude nous ne soyons point cause de cela, cognoissons que nostre Seigneur tousiours nous provoyra de gens qui seront idoines et suffisans, et qu'il les aura sous sa garde, et les maintiendra en despit de Satan et de tous les efforts de ce monde. LE CINQUIESME SERMON SUR LE CHAP. XXXIII. V. 12.17. DU IBUDI 2E DE IUILLET 1556. Nous vismes hier en ia benediction de Levi ceste promesse, que Dieu maintiendra ceux qui fidellement annonceront sa parolle: combien qu'ils ayent beaucoup d'ennemis en ce monde, qu'ils soyent assaillis de toutes parts, qu'ils sont asseurez que Dieu se declairera la pour eux, et qu'il les fortifiera, voyant que Satan s'efforce par tous moyens de les abolir. Et en cela il regarde au salut de tout son peuple: car l'Eglise de Dieu periroit, sinon qu'elle fust conservee par bonne doctrine et pure. Il faut donc que Dieu ait sa main forte estendue sur tous ceux qui annoncent sa parolle, afin qu'ils soyent maintenus, combien que tout le monde tasche de les ruiner. Or maintenant il est parle de Beniamin. Il est dit: Qu'il habitera seurement aupres de Dieu, et qu'il sera son bien-aime, et que Dieu le couvrira: et qu'il habitera entre ses espaules. Or nous avons desia declaire que Moyse ici conferme et ratifie les promesses que Dieu avoit proferees auparavant par la bouche de Iacob, ou bien s'il y avoit la quelque chose qui fust dure, que Moyse Tadoucit: afin que les fidelles ne soyent point troublez outre mesure. Quant a la lignee de Ben-iamin, Iacob avoit dit qu'elle seroit semblable a un loup qui ravit la proye du matin, et que de soir ils butinent ensemble. Car voila le sens naturel. Beniamin donc sera comme un loup ravissant, tousiours adonne a la proye: et quand le matin il aura pille, il butinera au vespre. Voila une condition dure, qu'un peuple vive de pillages et de rapines: et semble que par ce moyen-la il soit comme degrade. Car nous savons que tout le monde hayra ceux qui usent ainsi de violence, et qui vivent aux despens d'autruy, qui font quelque dommage ou nui-