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SERMON
CXXV.
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dont
vient
cela
que
nous
ne
pouvons
aimer
nos
ennemis,
que
nous
sommes
si
pleins
de
vengeance,
sinon
de
ce
que
nous
sommes
corrompus,
que
nous
sommes
d'une
nature
vicieuse?
Mais
tant
y
a
cependant
que
nous
ne
laissons
point
de
tousiours
devoir
a
Dieu
ce
qu'il
a
ordonne.
Et
ainsi
concluons,
que
nostre
Seigneur
a
monstre
l'aveuglement
des
Papistes,
quand
il
leur
a
fait
desgorger
ces
blasphemes:
Que
de
bien
faire
a
nos
ennemis,
ce
n'estoit
pas
un
commandement
de
la
Loy:
mais
que
c'est
un
conseil
de
Iesus.
Or
nous
voyons
ce
qui
estoit
ordonne
par
la
Loy
de
Moyse.
Et
puis
de
dire:
O
il
y
a
beaucoup
a
dire
entre
la
perfection
Chrestienne,
et
la
vie
des
peres
:
voire,
et
voila
le
plus
difficile
de
toute
nostre
vie,
d'aimer
nos
ennemis,
et
de
bien
faire
a
ceux
qui
nous
persecutent.
Or
cela
nous
est
commun
avec
les
Peres,
qui
ont
vescu
sous
la
Loy.
Il
nous
faut
donc
imaginer
que
Iesus
Christ
ait
apporte
une
reigle
nouvelle:
comme
les
Papistes
encores
ont
ce
blaspheme-la
contre
la
Loy
de
Dieu,
qu'ils
disent
que
c'a
este
comme
un
A
B
C,
et
qu'il
n'y
a
eu
que
rudesse:
mais
auiourd'huy
qu'il
y
a
une
vraye
sainctete
et
perfection
en
ce
que
l'Evangile
nous
monstre.
Mais
nous
voyons
tout
au
rebours
comme
Dieu
a
donne
ceste
defense
expresse
sous
la
Loy,
qu'on
ne
se
vengeast
point:
et
puis
au
contraire
il
a
commande
de
bien
faire
a
ses
ennemis,
de
tascher
de
vaincre
le
mal
en
bien
faisont
qui
est
la
perfection
de
l'Evangile,
comme
S.
Paul
le
declare
au
12.
chap.
des
Rom.
Et
c'est
aussi
ce
qui
est
contenu
en
ce
sermon
que
fait
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
depuis
le
5.
chap.
de
S.
Matthieu
iusques
au
7.
Et
cela
aussi
nous
est
reduit
en
memoire
en
ce
que
dit
Iesus
Christ,
en
la
similitude
qu'il
amenoit
de
celuy
qui
estoit
venu
de
Iericho
vers
Ierusalem,
qui
est
blesse
en
chemin
par
les
brigands.
Il
se
mocque
la
des
Iuifs,
qui
avoyent
leur
parentage
d'Abraham,
et
qui
ne
cessoyent
de
se
glorifier
de
ceste
lignee
saincte.
Or
il
leur
dit:
Or
ie
ne
say
quel
parentage
ni
fraternite
il
y
a
entre
vous.
Car
si
quelcun
a
faute,
et
qu'il
soit
en
necessite,
on
ne
voit
point
que
vous
le
secouriez:
vous
ne
cognoissez
fraternite,
sinon
que
ce
soit
selon
la
chair.
Et
quand
vous
cognoissez
qu'il
y
a
du
profit
a
vous
allier
avec
quelcun,
celuy-la
sera
vostre
frere
et
vostre
grand
cousin:
mais
si
vous
n'y
voyez
nul
profit,
ce
vous
est
tout
un,
il
n'y
a
plus
de
parentage.
La
dessus
il
met
la
similitude
:
Un
sacrificateur
a
veu
un
povre
homme,
qui
estoit
navre
et
blesse,
qui
estoit
en
danger
de
mort:
il
passe,
et
ne
s'en
soucie
point.
Un
Levite
fait
le
semblable.
Un
luis
commun
aussi.
Voila
un
S
a
mar
i
t
ai
n
qui
passe
(car
les
Samaritains
estoyent
destables
aux
Iuifs,
comme
a
la
verite
ils
n'avoyent
qu'une
pure
singerie
et
superstition
en
leur
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