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NOTICE
LITTERAIRE.
IG
de
Noyon,
et
par
ceux
qui
ne
lui
estoyent
point
favorables,
qui
n'eussent
eu
garde
de
dissimuler
l'accusation
des
crimes
qu'on
lui
a
imposes,
s'il
y
en
eust
eu
le
moindre
soupcon.
L'autre
piece
est
encor
plus
autentique,
c'est
celle
de
Jaques
Le
Vasseur,
doyen
de
Noyon,
dans
les
Annales
de
V
eglise
cathedrale
de
Noyon
qu'il
a
mis
en
lumiere
a
Paris
l'annee
1633.
Cet
autheur
qui
tesmoigne
d'estre
passionne
au
dernier
point
contre
Calvin
et
tous
ceux
de
sa
parente,
a
recherche
tout
ce
qui
s'est
peu
trouver
dans
les
archives
et
registres,
tant
du
chapitre
de
Noyon
que
des
notaires
de
cette
ville,
qui
fit
quelque
mention
de
Gerard,
pere
de
Calvin,
de
ses
freres
Charles
et
Anthoine,
et
sur
tout
de
Jean
Calvin
lui
mesme.
Mais
apres
toute
cette
recherche
il
n'a
rien
peu
lui
reprocher,
excepte
les
changemens
ou
les
resignations
de
quelques
benefices
ecclesiastiques
lors
qu'il
estudioit
a
Paris,
et
qu'il
ne
pouvoit
resider
dans
la
ville
de
Noyon,
dans
la
cathedrale
de
laquelle
il
avoit
une
chapelle,
ou
au
Pont
l'Evesque
ou
il
avoit
este
fait
cure.
Or,
il
descrit
fort
exactement,
a
ce
qu'il
dit,
tout
ce
qu'il
y
a
dans
ces
actes
publics
de
Calvin.
Qu'il
est
ne
l'an
1509,
qu'il
a
este
fait
chappelain
le
29
may
1521.
Que
le
5
d'aoust
1523,
lorsque
la
peste
y
estoit
violente,
il
obtint
du
chapitre
a
Tinstance
de
son
pere
la
liberte
de
sortir
de
Noyon,
qui
lui
fut
donnee
jusqu'au
jour
de
la
Saint
Remy.
Que
depuis
cette
annee
il
n'est
fait
aucune
mention
de
lui
jusqu'a
l'annee
1526,
dans
laquelle,
a
l'instance
du
promoteur
du
chapitre
general
qui
se
tint
le
6
de
may
1526,
il
fut
condamne
par
contumace,
parce
qu'il
ne
comparoissoit
pas
ou
en
sa
propre
personne
ou
par
procureur:
au
lieu
qu'estudiant
a
Paris
alors,
il
devoit
justifier
son
absence,
envoyant
un
tesmoignage
du
recteur
de
l'Un
i
ver
si
te.
En
suite,
le
24
de
juillet
1527,
son
pere
Gerard
stipulant,
ia
cause
fut
debatue
dans
le
chapitre
a
l'instance
de
Jean
Calvin
contre
maistre
Jean
de
Vic,
prestre
chanoine,
defendeur,
laquelle
cause
fut
reiteree
huict
jours
apres
et
depuis
il
n'en
est
plus
parle.
Le
27.
septembre
1527,
Jean
Calvin
fut
fait
cure
de
Marteville,
aage
de
18
ans.
Le
25
juillet
1529,
il
changea
sa
cure
avec
celle
qui
est
au
Pont-1'Evesque.
Le
dernier
jour
d'avril
de
la
mesme
annee,
il
resigna
sa
chapelle
de
la
Gesine
a
son
frere
Antoine
i
et,
le
mercredi
26
febvrier
1531,
ledit
Anthoine
la
rendit
a
son
frere
par
retrocession.
En
l'annee
1532,
et
le
4
d'avril,
il
dedia
a
Claude
d'Angest,
abbe
de
S.
Eloy
de
Noyon,
ses
commentaires
sur
le
livre
de
Seneque
de
Clementia.
Le
lundi
4
may
1534,
il
resigna
sa
chapelle
a
Anthoine
Marliere
et
sa
cure
de
Pont-PEvesque
a
Caime.
De
la,
apres
quelques
voyages,
il
vint
a
Geneve,
la
ou
s'en
alla
aussi
son
frere
Anthoine.
Toutes
ces
choses
constent
par
l'information
de
feu
xinthoine
de
Mesle,
docteur
es
droicts,
thresorier
et
chanoine
de
i'eglise
de
Noyon,
et
juge
ordinaire
dans
l'audience
episcopale.
C'est
tout
ce
qu'en
rapporte
l'annaliste.
Que
la
calomnie
cherche
maintenant
[dans]
cette
exacte
chronologie
l'accusation
des
crimes
dont
on
l'a
voulu
charger:
qu'elle
montre
la
conviction,
la
sentence
et
le
supplice
dont
on
l'a
puni:
qu'elle
face
voir
en
quel
jour,
en
quelle
annee
tout
cela
a
este
fait.
J'espere
qu'apres
avoir
leu
cette
deposition,
tous
ceux
qui
voudroyent
encor
adjouster
foy
a
cette
imposture
demeureront
dans
la
confusion,
et
sur
tout
quand
ils
auront
sceu
que
ce
mesme
autheur
declare
qu'on
ne
doit
plus
rien
rechercher
autre
que
ce
qu'il
en
a
dit.
Car,
dit-il
au
chapitre
9,
Mre
Jaques
Desmay,
docteur
en
theologie,
qui
preschoit
au
temps
de
VAdvent
et
du
Caresme,
en
V
annee
16
M
et
1615,
ayant
fait
une
exacte
perquisition
de
la
vie
et
des
moeurs
de
ce
personnage,
n7en
a
rien
descouvert
davantage.
Voila
pourquoi
je
n7
en
dirai
rien
de
plus
expres,
puisque
je
n'ay
point
pris
d'autre
charge
que
d'escrire
ce
que
sen
ai
peu
apprendre
dans
les
lieux
mesmes
ou
il
est
ne
et
ou
il
a
converse.
Et
certes
c'est
une
chose
bien
notable
qu'apres
une
recherche
si
exacte
et
faite
par
de
telles
personnes
si
peu
affectionnees
a
Calvin,
et
dans
la
ville
de
Noyon
mesmes,
ou
tous
les
registres
publics
et
particuliers
leur
estoyent
ouverts
sans
difficulte,
ils
n'ayent
rien
peu
trouver
a
mordre
sur
sa
vie
et
sur
ses
deportemens,
et
n'ayent
peu
lui
objecter
que
le
changement
et
la
resignation
de
quelques
benefices,
lors
qu'il
ne
pouvoit,
a
cause
de
son
absence,
s'acquitter
des
fonctions
esquelles
semblables
charges
Fobligeoyent
Apres
cela
je
me
persuade
que
s'il
se
rencontre
encor
quelque
personne
assez
impudente
et
malicieuse
pour
jetter
de
nouveau
contre
la
memoire
de
ce
sainct
personnage
les
infames
calomnies
qu'un
Bolsec,
un
Campian,
un
Prateolus
et
semblables
bouches
d'enfer
ont
vomi
autresfois
contre
lui,
et
qui
ont
este
si
souvent
refutees
je
me
persuade,
di
je,
que
tous
ceux
qui
en
voudront
juger
sans
passion
en
reconnoistront
aisement
la
faussete,
et
ne
s'estonneront
pas
si
les
fideles
serviteurs
de
Dieu
recoivent
un
si
mauvais
traictement,
puis
que
leur
Seigneur
et
leur
maistre
n'en
a
pas
receu
un
meilleur.
Ils
maudiront,
mais
tu
benirait
Seigneur.
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