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bien
commun,
et
le
fera-on
accroire
:
mais
cependant
les
povres
suiets,
apres
avoir
paye
tailles,
tributs
et
tant
d'imposts
pour
soustenir
les
despens
de
la
guerre,
encores
faut-il
qu'ils
soyent
mangez
iusques
aux
os,
qu'on
ne
travaillera
point
plus
les
ennemis,
que
ceux
sous
le
nom
et
sous
le
tiltre
desquels
la
guerre
se
meine.
On
fera
bien
des
estappes,
pour
dire
qu'on
paye.
Mais
quoy?
ce
qui
vaut
trois
solz,
sera
estime
un:
et
le
plus
souvent
encores
on
vivra
a
discretion.
Ainsi
voyons-nous,
en
somme,
qu'auiourduy
ce
ne
sont
que
brigandages
de
toutes
les
guerres
qui
se
meinent:
qu'il
y
a
des
cruautez
et
inhumanitez
si
exorbitantes,
que
c'est
une
confusion
extreme,
qu'il
semble
qu'on
vueille
oublier
toute
equite:
et
qu'une
guerre
ne
se
puisse
faire,
qu'on
n'oublie
toute
droiture:
qu'il
n'y
ait
plus
de
loy,
que
les
hommes
deviennent
comme
bestes
furieuses.
Voila
ou
l'on
en
est.
Or
tant
y
a,
que
ceste
doctrine,
comme
elle
ne
peut
estre
effacee
de
l'Escriture
saincte,
ne
pourra
pas
aussi
estre
effacee
du
registre
de
Dieu,
qu'il
ne
iuge
le
monde
selon
qu'il
en
a
desia
prononce:
c'est
assavoir,
que
les
gendarmes
qui
veulent
s'enrichir
du
bien
d'autruy,
quelque
chose
qu'ils
alleguent,
combien
que
ils
tirent
en
coustume
de
piller
et
desrober,
combien
qu'ils
n'ayent
point
les
gages
suffisans
(diront-iis)
quelque
couleur
qu'ils
puissent
amener,
si
est-ce
que
Dieu
les
condamne.
Ils
auront
beau
appeller
les
Rois,
et
les
Princes
pour
leurs
garans:
car
ceux-la
meineront
la
dance:
et
il
faudra
qu'ils
respondent
comme
les
Princes
des
brigans,
et
puis
tous
leurs
soldats
les
suyuront
comme
estans
complices
de
leurs
iniquitez.
Or
par
cela
nous
sommes
admonnestez
de
prier
Dieu,
voyans
les
confusions
telles
au
monde,
qu'il
ne
permette
point
que
nous
y
soyons
enveloppez:
mais
quand
nous
luy
demandons
nostre
pain
ordinaire,
que
nous
regardions
tousiours
la:
He
Seigneur,
fai-nous
ce
bien
qu'un
chacun
puisse
vivre
de
son
labeur,
et
que
nous
soyons
en
paix,
et
quand
un
tabourin
aura
sonne,
que
nous
ne
soyons
point
comme
forcenez:
qu'un
chacun
ne
soit
point
adonne
a
ravir,
et
a
piller,
mais
que
tu
nous
maintiennes
en
paix,
afin
que
nous
travaillans,
et
que
nous
puissions
te
rendre
graces
quand
tu
nous
auras
nourri:
et
qu'un
chacun
ait
son
droit,
et
qu'il
ne
face
nulle
violence.
Et
au
reste,
s'il
est
commande
notamment
a
ceux
qui
font
la
guerre,
d'acheter
le
pain,
d'acheter
l'eau
qu'ils
boyront,
ie
vous
prie,
que
devons-nous
faire
en
paix?
Car
encores
semble-il
que
beaucoup
d'outrages
fussent
a
demi
a
excuser,
quand
la
guerre
est
ouverte:
comme
il
peut
advenir
que
ceux
qui
voudroyent
bien
estre
humains,
ne
peuvent
quelque
fois:
qu'ils
sont
contrains
de
faire
des
choses
qu'ils
ne
voudroyent
pas
commettre,
mesmes
entre
les
ennemis:
et
cependant
si
voit-on
que
si
on
prend
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