20:14
de
Beauvays
5)
l'aiant
veue
eut
bien
desire
quelle
eust
este
signee.
Mais
ni
Madame
de
Boye
ni
Monsieur
de
Soubise
ne
vous
la
peurent
faire
tenir.
En
la
fin
je
la
vous
envoyay
par
ung
pouvre
garcon,
mais
il
arriva
trop
tard.
Ainsi
ceste
occasion
est
passee,
combien
quil6)
me
semble
que
la
dite
confession
ne
seroit
pas
encore
hors
de
saison,
mais
qu'elle
apporteroit
grand
fruict,
tant
dedans
le
Royaulme
que
dehors.
Au
reste
il
faudroit
aviser
de
changer
la
preface,
et
au
lieu
qu'elle
s'adressoit
a
l'empereur,
quelle
fut
generalle,
sans
aussi
specifier
ce
qui
concerne
le
fait
de
la
guerre.
Si
tel
changement
vous
venoit
a
gre
ie
me
suis
ingere
de
vous
advertir
par
quel
bout
il
seroit
bon
de
commencer,
comme
vous
le
verres
sur
la
coppie
que
je
vous
envoye.
Si
vous
aimies
mieulx
la
laisser
telle
qu'elle
est,
il
seroit
besoin
de
faire
ung
brief
advertissement
pour
servir
d'excuse
de
ce
qu'elle
na
point
este
produitte
en
temps
et
lieu.
Quant
est
du
prouffit
qui
en
pourroit
venir,
j'en
toucheray
deulx
motz.
Vous
scaves,
Monseigneur
cela6)
donnera
gout
a
beaucoup
de
povres
ignorans
pour
avoir
la
patience
de
lire
ce
qu'ilz
reiecteroient
autrement.
Ainsi
ce
sera
ung
moien
divin
pour
gaigner
ung
nombre
infini
de
gens.
Mais
on
en
peut
esperer
encore
plus
grand
fruict
hors
du
Royaume,
d'autant
que
beaucoup
d'Allemans
qui
sont
alienes
des
Francois
pour
la
matiere
de
la
Cene,
ne
se
tiendront
point
d'y
mettre
le
nez
soubz
ombre
de
vostre
nom.
Cependant
cela
sera
pour
vous
acquerir
tant
plus
de
faveur.
Outre
plus,
il
vous
faut
prevenir
ung
danger
lequel
vous
aves
desia
peu
sentir
en
partie,
c'est
quon
ne
cessera
de
vous
tendre
des
files
pour
vous
envelopper
en
la
confession
d'Auspourg,
qui
nest
ni
chair
ni
poisson,
et
est
cause
de
grandz
schismes
et
desbatz
entre
les
Allemans.
Or,
Monseigneur,
ayant
fait
une
telle
declaration,
vous
auriez
ferme
la
porte
a
touttes
les
poursuittes
qu'on
vous
scauroit
faire,
aiant
tousiours
ce
mot
de
replique
que
vous
ne
pouves
pas
retracter
la
Confession
par
vous
faicte
et
publiee,
s'il
ne
vous
est
montre
pourquoy.
Je
ne
protesteray
point
que
je
ne
cherche
icy
que
la
gloire
de
Dieu,
le
bien
commung
de
son
Eglise,
et
mesmes
vostre
honneur,
pource
que
je
ne
pense
point
que
vous
m'avez
en
reputation
dhomme
qui
regarde
a
soy.
Ainsi
i'attendray
vostre
responce
pour
entendre
vostre
bon
plaisir,
afin
d'obeir
a
ce
que
vous
commanderes.
Pour
ce
aussi,
que
jay
entendu,
Monseigneur,
quon
traicte
de
quelque
alliance
ou
les
Suisses
sont
compris,7)
je
vous
prie
pour
le
bien
du
Roy
5)
Odet
de
Chatillon,
cardinal,
frere
de
Coligny.
6)
Mot
ecrit
de
la
main
de
Calvin.
7)
A
cette
epoque
Catherine
de
Medicis
voulait
se
rap-
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