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135
SERMONS
SUR
L'EPITRE
AUX
GALATES.
136
ceux
qui
s'eslevent
a
l'encontre,
et
dit,
Quant
au
reste,
que
nul
ne
me
fasche
plus,
car
ie
porte
les
fletrisseures
de
Iesus
Christ
en
mon
corps.
Quand
il
parle
des
fletrisseures
de
Iesus
Christ,
ii
les
oppose
a
toutes
les
armoiries
des
Princes,
a
tous
leurs
diademes
et
leurs
sceptres,
et
a
toutes
les
enseignes
qu'ils
ont
pour
se
faire
valoir,
et
pour
acquerir
quelque
maieste
et
reverence
selon
le
monde.
Quand
un
Prince
voudra
tenir
ses
estats,
il
faudra
qu'il
soit
pare
en
telle
sorte,
qu'on
ne
I'ose
point
regarder
que
les
yeux
n'en
soyent
esblouis:
et
ils
font
cela
pour
ce
que
souvent^
ils
n'ont
point
de
quoy
se
faire
valoir,
et
faut
qu'ils
Pempruntent
d'ailleurs:
et
puis
voila,
comme
en
font
les
mondains
qui
s'adonnent
a
pompes
et
a
bravetez,
et
ont
ceci
et
cela
pour
acquerir
quelque
reputation.
Bref
le
monde
se
fera
tousiours
valoir
d'ailleurs
d'autant
qu'en
soy
ii
n'a
que
vanite.
Mais
sainct
Paul
monstre
que
les
fletrisseures
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
valent
beaucoup
mieux,
et
sont
plus
precieuses,
et
ont
plus
de
maieste
en
elles
que
n'ont
pas
toutes
les
choses
dont
le
monde
est
ravi
comme
on
le
void.
Mais
cependant
il
nous
faut
regarder
ce
qu'il
a
entendu
par
les
fletrisseures.
Ii
a
monstre
par
ci
devant
quand
il
disoit
qu'il
avoit
este
fouette
plusieurs
fois,
qu'il
avoit
este
lapide
en
un
lieu,
mis
en
prison
en
l'autre,
qu'il
avoit
eu
faim
et
soif:
bref,
qu'il
avoit
este
reiette
comme
execrable.
Il
est
vray
que
telles
ignominies
selon
le
monde
sont
a
fuir.
Or
sainct
Paul
dit
qu'elles
valent
beaucoup
mieux
que
tous
les
honneurs
et
pompes
qu'on
scauroit
faire,
et
qu'il
porte
ces
fletrisseures
la
a
fin
qu'on
ne
l'empesche
pas
qu'il
n'aille
son
train,
et
qu'il
ne
s'acquitte
de
son
devoir.
Nous
voyons
donc
maintenant
l'intention
de
sainct
Paul,
c'est
qu'en
premier
lieu
nous
tenions
cest
ordre
si
nous
sommes
Chrestiens,
si
nous
sommes
la
vraye
Eglise
de
Dieu,
que
nous
soyons
unis
ensemble.
Et
comment
cela?
Non
pas
chacun
selon
sa
fantasie,
comme
nous
en
voyons
qui
ont
l'esprit
de
travers,
et
il
leur
est
impossible
de
se
conformer
aux
autres
:
mais
il
faudra
qu'ils
tiennent
leur
reng
a
part,
comme
des
mauvais
chevaux,
et
il
seroit
a
desirer
qu'il
y
eust
des
moineries
et
des
cloistres
pour
telles
gens,
quand
ils
ne
se
veulent
nullement
unir
a
l'ordre
de
l'Eglise.
Quand
donc
ils
se
separent
ainsi
par
leur
orgueil
de
la
compagnie
des
fideles,
il
en
faudroit
faire
des
moines
du
diable.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
on
void
pourquoy
ils
sont
ainsi
cachez,
que
le
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