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CONTEE
LES
ANABAPTISTES.
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en
l'epistre
aux
Hebrieux
des
anciens
peres,
qu'ilz
sont
decedez
en
foy,
n'ayant
point
receu
les
promesses,
mais
les
saluant
de
loin
et
se
confessans
estre
estrangers
sur
[page
173]
la
terre
(Hebr.
ll,
13).
Or
en
disant
cela,
ilz
signifient
qu'ilz
cherchent
leur
heritage
et
pais
naturel;
que
s'ilz
se
souvenoyent
de
celuy
dont
ilz
sont
sortis,
ilz
auroyent
puissance
d'y
retourner:
mais
ilz
en
appetent
un
meilleur,
c'est
a
dire,
du
ciel.
1)
Ce
passage
est
meschamment
despravo
par
eux,
par
faulses
gloses:
d'autant
qu'ilz
referent
cela
au
temps
present,
ou
l'Apostre
parle
du
temps
que
les
Patriarches
conversoyent
en
ce
monde.
Combien
que
quant
au
propos
ou
nous
sommes,
ie
suis
trescontent
d'accepter
leur
glose.
Ilz
arguent
ainsi,
que
si
Abraham
et
les
autres
peres
appetent
l'heritage
celeste,
ilz
ne
l'ont
pas
encore.
Ie
replique
au
contraire,
que
s'ilz
ont
quelque
desir,
ilz
vivent
donc
et
ont
sentiment
du
bien
et
du
mal.
Que
deviendra
la
dormi
tion?
*
Ainsi
on
voit
qu'ilz
se
contredisent
comme
petis
enfans.
Au
reste
ie
confesse
bien
que
l'Apostre
puis
apres
dict,
que
tous
les
peres
anciens
n'ont
point
encore
iouissance
de
ce
qu'ilz
ont
attendu
en
ce
monde:
d'autant
que
Dieu
a
ordonne
qu'ilz
ne
vinssent
point
a
leur
perfection
devant
nous
(Hebr.
l
l
,
39.
40).
Et
c'est
ce
que
nous
disons,
que
toute
la
consolation
qu'ont
les
ames
fideles,
se
reduict
a
ceste
immortalite
glorieuse
en
laquelle
nous
serons
recueillis
tous
ensemble,
quand
Iesus
Christ
apparoistra
au
iugement.
[page
174]
Les
passages
que
ie
reciteray
doresenavant
monstreront
comme
ces
fantastiques
ramassent
toutes
les
cavillations
qu'ilz
peuvent,
voyre
impudemment,
pour
avoir
quelque
apparence
a
colorer
leur
erreur.
Si
les
ames,
disent
ilz,
estans
separees
des
corps,
vivent
avec
Dieu,
sainct
Pierre
faisoit
une
grand'
iniure
a
Thabita
en
la
ressuscitant,
veu
que
c'estoit
la
retirer
de
la
compagnie
de
Dieu,
et
de
la
vie
bien-heureuse,
pour
la
ramener
en
ceste
mer
de
misere
(Actes
9,
40).
Ie
respons
que
cest
argument
faict
autant
contre
eux,
que
contre
nous.
Oar
si
elle
donnoit
sans
sentir
aucun
mal,
on
pourroit
dire
que
ce
n'estoit
pas
son
profit
de
sortir
d'un
tel
repos,
pour
r'entrer
aux
combatz
de
la
vie
presente.
Ie
leur
pourrois
dire,
qu'ilz
me
respondissent
les
premiers
pour
me
soudre
cest
argument.
Mais
ie
say
qu'il
ne
faut
point
attendre
aucune
bonne
solution
d'eux.
Quant
a
nous,
la
response
est
facile.
Ce
que
dict
sainct
Paul
de
soy
est
commun
a
tous
fideles:
Assavoir
qu'il
nous
est
profitable
de
mourir,
et
que
c'est
nostre
meilleur
d'estre
avec
Christ
(Phil.
1,
23).
Et
toutes
foys
il
dit
que
Dieu
en
guerissant
Hepa-
1)
le
ciel
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suiv
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