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BRIEVE
INSTRUCTION
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sont
incertaines,
si
l'homme
fidele
doit
estimer,
quand
il
est
en
adversite
et
tribulation,
que
Dieu
le
naisse?
Il
est
certain
que
non.
Car
la
promesse
luy
est
donnee,
que
c'est
pour
son
salut,
afin
qu'il
se
console,
et
se
resiouysse,
estant
asseure
que
la
tribulation
est
plustost
un
signe
de
l'amour
paternel
de
Dieu,
que
de
haine.
Mais
Salomon
parle
de
l'opinion
que
l'on
[page
169]
peut
avoir
selon
le
sens
humain.
Or
tout
homme
est
vanite.
Il
faut
donc
recourir
a
Dieu
et
a
sa
parolle.
Car
il
adiouste
puis
apres,
que
c'est
qu'il
advient
a
ceux
qui
demeurent
en
ceste
phantasie:
c'est
que
leur
cueur
est
remply
d'impiete
et
contemneinent
de
Dieu:
d'autant
qu'ilz
ont
ce
proverbe,
qu'un
chien
vivant
vaut
mieux
que
un
lyon
mort
(Eccl.
9,
4).
Or
luy
mesme
monstre
en
la
fin
du
livre
ce
qu'il
nous
faut
sentir
touchant
ce
poinct.
C'est
que
le
corps
s'en
retourne
en
terre,
qui
est
son
origine:
et
l'esprit
s'en
va
a
Dieu
qui
l'a
donne
(Eccl.
12,
7).
Principallement
ilz
se
fondent
sur
ce
que
l'escriture
dict,
que
nous
recevrons
au
dernier
iour
chacun
selon
ses
oeuvres.
Car
ilz
arguent
ainsi:
Puis
que
Dieu
nous
renvoye
au
dernier
iour,
quand
il
est
question
de
nostre
beatitude
et
de
la
vie
eternelle,
et
au
contraire,
quand
il
ne
menace
les
meschans,
il
leur
denonce
sa
vengeance
en
ce
iour
la,
il
faut
dire
que
iusques
alors,
les
bons
ne
recoyvent
point
leur
salaire,
et
les
mechans
ne
seront
point
puniz:
autrement
il
seroit
dit
sans
propos,
que
en
ce
iour
la
sera
sauve
le
peuple,
qui
se
trouvera
escrit
au
livre,
et
qu'il
sera
dict
aux
eleuz
de
Dieu:
Venez
posseder
le
Royaume
(Dan.
12,
1;
Matth.
25,
34).
Ilz
concluent
donc:
puis
que
nous
n'entrons
point
en
possession
de
nostre
salut,
iusques
[page
170]
au
iour
de
la
resurrection
derniere:
que
cependant
noz
ames
dorment,
et
qu'elles
n'ont
aucune
iouissance
de
leur
beatitude.
Ie
respond
que
ce
n'est
pas
une
bonne
consequence.
Car
encore
que
les
ames
ne
soyent
point
en
gloire,
il
ne
s'ensuit
point
qu'elles
ne
vivent
en
Dieu,
en
attendant
la
revelation
d'icelle.
Et
pour
plus
ample
solution
de
ce
passage,
qu'il
souvienne
aux
lecteurs
de
ce
que
i'ay
confesse
cy
dessus:
c'est
que
nostre
beatitude
est
tousiours
en
chemin,
iusques
a
ce
iour
la.
Il
n'y
a
nul
qui
n'accorde
que
la
perfection
de
nostre
beatitude
est,
que
nous
soyons
parfaictement
conioinctz
avec
Dieu.
Et
c'est
le
but
ou
nous
renvoyent
toutes
les
promesses
de
Dieu.
Car
ce
qui
a
este
dict
autresfoys
a
Abraham,
s'adresse
aussi
bien
a
nous.
C'est
que
Dieu
est
nostre
loyer
tresample
(Gen.
15,
1).
Voyla
donc
la
fin
de
nostre
beatitude,
de
nostre
gloire
et
salut,
d'estre
pleinement
tous
a
Dieu,
pour
le
posseder:
et
qu'il
soit
du
tout
en
nous.
Or
est-ii
ainsi
que
cela
ne
sera
point
accomply
devant
le
iour
de
la
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