9:130 Quant a mes domestiques, amis, et tous ceux qui me frequentent, il sera franchement dementi de tous. Mais que faut-il plus, quand Dieu et ses Anges, et tout le monde iusqu'aux plus meschans, reprouveront l'impudence de ce belistre? Mais quoy? sa rongne luy cuit tousiours, de ce qu'on ne l'a voulu ici recevoir avec sa bonne compagne. Mais en cela, voit-on en quelle reverence nous avons la vraye chastete, ne pouvans souffrir que le sainct Mariage soit prophane a fausses enseignes. Le troisiesme article est des voeus, ou il m'accuse de ce que ie ne trouve pas bon qu'on voue, sinon ce qui est permis par la saincte Escriture. Voyla ses propres mots. En cela quel mal y auroit- il? Car il n'est pas licite de rien faire que ce que Dieu nous permet. Or ne doit-on promettre sinon ce qui est bon d'accomplir. Parquoy ce rnaraut ne m'accuse d'autre chose, sinon que ie voudroye que rien ne fust attente sans le conge de Dieu. Il met quant et quant pour mon fondement, que tout ce qui ne se fait en foy est peche: ce que i'accepte, combien qu'il monstre bien n'avoir iamais leu une seule page de tout ce que i'ay escrit des voeus. Mais qu'en respond-il? C'est que tous serviteurs et chambrieres doyvent honorer leurs maistres, les subiets obeir a leurs princes et superieurs, les marchans garder foy et loyaute. A cela ie replique que de tous ces devoirs il n'y en a nul qui se face sans foy: et ce sont choses commandees de Dieu, et fondees mesmes en la Loy de nature. Or en ma doctrine ie distingue les voeus de superstition, et que les hommes concoyvent follement et a la voilee, d'avec ceux qui sont conformes a la volonte de Dieu et tendent a bonne fin. Notamment ie di qu'en promettant a Dieu on y doit proceder sans comparaison en plus de reverence que si on contractoit avec les hommes. Ce suppost de taverne pour tout potrige dit, qu'on doit garder les promesses bien faites, sinon qu'il entrelaee un beau propos: Que celles qui ont este mariees sans leur consentement ni adveu sont tenues a ce qui a este fait seulement par leurs parens: de quoy ie laisseray iuger les plus bigots de la Papaute, leur laissant la charge a leur devotion de charger sur le dos de ce galand avec bons coups de leurs chappelets. Mais a fin de donner plaisir, il adiouste encore quelque sornette: Qu'en ceste ville on aime plus trois escus contans que d'en attendre huict ou dix en crainte. Ie confesse que l'argent contant est trop aime par tout le monde: mais, Dieu merci, l'Evangile n'a pas empire en ceste ville la seurete de contracter par promesses plus qu'auparavant. Mais il faudroit estre trop mal advise pour donner credit a tels affronteurs que ce gueux de Fhostierc, qui n'apportoit que son front d'airain, comme un Moyne desbauche qui seroit prest a tenir un passage de quelque 9