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aux
mortz
dormans
en
leurs
sepulchres.
Et
Esaie
parlant
a
Nabuchodonosor,
dict:
Tous
les
autres
Roys
ont
dormy
en
leur
gloire
et
ont
este
mis
en
leur
lieu:
mais
toy,
tu
as
este
iecte
hors
de
ton
sepulchre
(Es.
14,
18
s.).
Nous
voyons
donc
en
somme,
que
ce
mot
de
dormir
est
applique
par
similitude
aux
corps,
qui
sont
sans
mouvement
quand
l'ame
en
est
separee.
Et
c'est
une
facon
de
parler
qu'ont
eu
tousiours
les
Payens
en
usage.
Et
de
la
vient
aussi
le
mot
de
Cymitiere
dont
nous
usons,
qui
signifie
dormitoire:
non
pas
que
les
anciens
ayent
entendu
que
les
ames
fussent
la
couchees
[page
167],
mais
d'autant
que
les
corps
sont
la
estenduz,
pour
reposer
en
leurs
sepulchres,
comme
en
des
lictz.
Autant
en
faut-il
dire
d'un
passage
de
Iob,
dont
ilz
s'arment
fort,
quand
il
dict
que
l'homme
estant
une
fois
endormy,
qu'il
ne
s'esveille
point
de
son
somne,
et
ne
se
leve
point,
iusques
a
tant
quo
le
ciel
soit
change
(Iob
14,
12).
Ilz
font
semblablement
un
bouclier
d'une
sentence
de
Salomon,
qui
leur
est
autant
contraire
que
nulle
autre
qui
soit
en
l'escriture.
Et
de
faict,
ie
n'eusse
pas
attendu
iusques
icy
de
la
produire
pour
moy,
n'eust
este
qu'ilz
s'en
servent
impudemment,
comme
si
elle
faisoit
pour
eux.
Les
parolles
sont
telles:
Tay
dict
en
mon
cueur
des
filz
des
hommes,
que
Dieu
les
a
voulu
monstrer
semblables
aux
bestes.
Pourtant
la
mort
de
l'homme
est
telle,
que
d'une
beste,
et
leur
condition
est
pareille.
Les
uns
et
les
autres
respirent,
et
meurent
d'un
mesme
facon,
et
l'homme
n'a
rien
plus
que
les
bestes.
L'un
et
l'autre
sont
subiectz
a
vanite
et
s'en
retournent
en
un
lieu.
Ilz
sont
venuz
de
terre
et
j
retournent.
Qui
est-ce
qui
sait
si
l'esprit
des
hommes
monte
en
haut,
et
que
l'esprit
des
bestes
descende
en
bas
(Eccl.
3,
18
s.)?
Ie
respons,
comme
i'ay
desia
dict,
que
Salomon
ne
sauroit
parler
plus
expressement
pour
[page
168]
nous.
Car
en
voulant
redarguer
la
vanite
du
sens
humain,
il
dit
que
l'homme
ne
peut
comprendre
par
sa
raison
naturelle,
et
par
ce
qu'il
voit,
en
quoy
il
differe
des
bestes.
Et
principallement
quelle
excellence
il
a
sur
icelles
apres
la
mort.
Car
de
l'immortalite
des
ames,
c'est
une
chose
qui
surmonte
sa
capacite.
Ainsi
puis
que
l'homme
est
convaincu
de
vanite,
en
ce
qu'il
ne
congnoist
point
que
son
esprit
monte
en
haut,
c'esta
dire,
demeure
immortel,
au
lieu
que
celles
des
bestes
vont
en
corruption
et
perissent:
il
nous
faut
conclurre
que
la
vraye
sagosse
est
de
comprendre
l'immortalite
des
ames.
C'est
un
semblable
passage
a
celuy
qu'il
adiouste
apres,
que
l'homme
n'entend
point
qui
est
ayme
ou
hay
de
Dieu:
mais
que
cela
est
cache
et
en
suspens,
pource
que
toutes
choses
adviennent
indifferemment
aux
bons
et
aux
mauvais
(Eccl.
9,
1).
Ie
demande
maintenant,
puis
que
toutes
choses
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