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13
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXII.
14
a
qu'amertume
et
venin
en
eux,
voire
une
rage
diabolique:
car
ils
ne
se
contentent
point
de
s'estre
mocquez
de
la
grace
qui
leur
est
presentee,
de
la
redemption
qu'ils
avoyent
fait
semblant
de
tant
souhaitter:
mais
ils
crucijfient
le
Redempteur
qui
leur
est
envoye.
Puis
qu'ainsi
est
donc
que
les
Iuifs
ont
aneanti
toute
la
grace
de
Dieu,
voila
l'Evangile
qui
est
publie
par
tout
le
monde:
mais
(comme
i'ay
dit)
notons
bien
la
longue
patience
dont
Dieu
avoit
use
envers
eux,
et
que
cela
ne
soit
point
cause
de
nous
faire
endormir
en
nos
vices:
car
il
nous
faudra
payer
les
arrerages,
quand
nous
aurons
abuse
de
la
bonte
de
nostre
Dieu,
quand
il
nous
aura
espargnez,
et
que
du
premier
coup
il
n'aura
point
use
de
telle
vengeance
que
nous
avions
merite.
Quand
donc
il
nous
menace,
que
nous
retournions
a
luy:
car
il
eust
beaucoup
mieux
valu
que
les
Iuifs
eussent
souffert
des
punitions
temporelles,
que
d'avoir
este
aisi
supportez,
et
qu'en
la
fin
il
y
soit
advenu
une
vengeance
si
horrible,
comme
nous
voyons
que
la
ville
de
Ierusalem
a
este
traittee:
car
si
nous
regardons
les
afflictions
qui
y
sont
advenues,
on
ne
trouvera
point
iamais
de
tels
exemples
depuis
que
le
monde
est
cree,
que
les
hommes,
et
tous
les
habitans
ayent
este
ainsi
affligez:
qu'ils
estoyent
la
comme
enragez
les
uns
contre
les
autres
quand
il
estoit
question
de
la
nourriture,
tellement
que
les
brigans
dominoyent
la
dedans:
que
s'ils
n'osoyent
sortir
dehors
la
ville
pour
s'eslargir,
a
cause
qu'ils
estoyent
la
enserrez
de
tous
costez,
les
brigandages
et
volleries
estoyent
encores
plus
cruelles
au
dedans:
que
les
brigans
estoyent
la
pour
coupper
la
gorge
a
tous
ceux
qui
pensoyent
sortir:
que
les
choses
y
estoyent
si
confuses,
et
si
horriblement
dissipees,
que
les
femmes
tuent
leurs
propres
enfans
pour
les
manger,
que
le
pere
porte
envie
a
la
mere,
quand
il
aura
desrobbe
ses
enfans
pour
les
avaller
en
ses
entrailles.
Or
pensons
a
nous,
quand
les
choses
sont
si
cruelles,
et
cognoissons
que
nostre
Seigneur
a
voulu
donner
un
tel
exemple,
afin
que
nous
cheminions
en
crainte
et
sollicitude,
et
cependant
qu'il
nous
donne
loisir
de
retourner
a
luy,
que
nous
y
venions,
voire
en
haste,
que
nous
n'attendions
point
du
iour
au
lendemain,
de
peur
que
la
porte
ne
nous
soit
fermee.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Or
venons
maintenant
a
ce
que
Moyse
adiouste
:
qu*alors
Dieu
a
suscite
un
peuple
qui
n'estoit
point
peuple,
une
nation
qui
n'estoit
point
nation.
Par
ces
mots
nous
sommes
admonnestez,
devant
que
Dieu
nous
ait
choisis,
qu'il
nous
ait
attirez
a
la
cognoissance
de
verite,
que
c'est
autant
comme
si
nous
n'estions
rien.
Il
est
vray
que
ceste
grace
n'est
point
a
mespriser,
quand
Dieu
nous
met
en
ce
monde,
et
ne
nous
y
met
pas
comme
les
boeufs,
les
asnes
et
les
chiens:
mais
comme
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