28:13
13
SUR
LB
DEUTER.
CHAP.
XXII.
U
dont
Dieu
parle
ici?
Or
il
les
faut
estendre
plus
loin
que
beaucoup
qui
s'excusent
tousiours,
et
s'exemptent
le
plus
aisement
qu'ils
peuvent,
quand
ils
voyent
que
les
commandemens
de
Dieu
leurs
sont
trop
durs
et
difficiles,
et
mesmes
impossibles
du
tout:
il
s'en
exemptent,
voire
par
des
subterfuges
frivoles.
Oar
ie
seray
tenu
de
faire
cela
a
mon
frere,
c'est
a
dire,
quand
nous
aurons
quelque
accointance,
quelque
privaute
de
voisinage,
ou
bien
qu'il
y
aura
quelque
amitie
privee:
nous
dirons
qu'il
y
aura
la
fraternite.
Voire,
mais
quand
nous
aurons
a
faire
avec
les
plus
estranges
du
monde,
faut-il
que
nous
les
reputions
nos
freres?
A
quel
propos?
Voila
comme
les
hypocrites,
sous
ombre
de
ce
mot
de
Frere,
voudront
se
iouer
avec
Dieu,
et
rompre
le
lien
qu'il
nous
a
ici
mis.
Mais
l'exposition
nous
en
est
donnee
au
23.
chapitre
d'Exode,
ou
il
est
dit:
Si
l'asne,
ou
le
boeuf
de
ton
ennemi
est
tombe,
que
tu
le
redresses,
que
tu
faces
le
profit
de
celuy
qui
te
hait,
et
qui
ne
cerche
que
ton
dommage.
Voila
donc
qui
sont
nos
freres,
c'est
assavoir
nos
ennemis
et
ceux
qui
nous
persecutent,
ceux
qui
voudroyent
nous
avoir
mange:
si
faut-il
encores
que
nous
gardions
fraternite
avec
eux.
Et
comment
cela?
Il
est
vray
que
de
prime
face
la
chose
se
trouvera
bien
fascheuse
:
car
ceux-la
n'ontils
point
rompu
le
lien
de
fraternite?
Encores
qu'il
y
eust
union
entre
tout
le
genre
humain,
ceux
qui
sont
si
malins
et
pervers,
ceux
qui
despittent
Dieu
en
faisant
mal,
ne
sont-ils
pas
dignes
qu'on
les
reiette,
et
qu'on
n'ait
plus
de
communication
avec
eux,
puis
qu'ils
y
ont
renonce?
Il
est
vray
que
si
nous
avons
regard
a
leurs
personnes,
nous
dirons
bien
:
Celuy-la
qu'il
soit
mon
frere,
quand
il
s'est
ainsi
esleve
contre
moy?
Et
s'il
est
un
membre
de
mon
corps,
voudroit-il
que
ie
fusse
couppe?
Ainsi
donc,
ie
ne
veux
point
avoir
d'accointance
a
luy
en
facon
que
ce
soit,
d'autant
qu'il
m'a
quitte.
Et
l'alliance
que
i'avoye
avec
luy
estoit
de
Dieu,
il
nous
l'avoit
baillee:
mais
il
s'en
est
retire
du
tout.
Ie
le
puis
donc
laisser
en
cas
semblable.
Or
cependant
que
nous
plaiderons
contre
la
personne,
il
est
vray
que
ces
excuses
vaudront,
mais
devant
Dieu
elles
ne
sont
de
mise
ni
de
recette.
Oar
quand
il
a
institue
proximite
entre
nous,
c'a
este
a
ceste
condition,
qu'encores
qu'un
homme
s'en
rende
indigne,
nous
ne
laissions
pas
de
luy
faire
tout
le
bien
qu'il
sera
possible.
Et
ainsi,
le
lien
de
parentage
qui
a
este
ainsi
ordonne
de
Dieu,
ne
peut
estre
viole
en
facon
que
ce
soit.
Quand
un
homme
seroit
le
plus
desborde
qu'on
pourroit
dire,
encores
faut-il
que
nous
le
traittions
comme
nostre
prochain.
Il
est
vray
qu'il
y
a
bien
des
cas,
ou
nous
devons
delaisser
les
hommes,
et
les
abandonner
du
tout:
mais
nous
ne
devons
pas
laisser
de
procurer
cependant
et
leur
bien
temporel,
et
par
plus
forte
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