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sur
le
marche,
voire
quelque
coup
de
trop:
car
le
cerveau
luy
voltige
tellement,
que
sautant
du
coq
a
l'asne,
il
s'oublie
en
moins
de
quatre
mots.
Tant
y
a
qu'en
la
fin
il
s'advise
de
nous
accuser,
que
c'est
parole
de
blaspheme,
nous
faire
reformateurs
de
l'Evangile.
Mais
d'ou
a-il
appris
ce
gergon?
Veu
que
nous
tenons
et
crions
haut
et
clair,
sans
cesse,
que
c'est
la
seule
reigle
a
laquelle
il
faut
que
tout
le
monde
se
reforme:
tant
s'en
faut
que
nous
y
trouvions
a
redire,
comme
le
Pape
et
Mahomet,
qui
Tont
voulu
accomplir,
l'un
par
son
Alcoran,
l'autre
par
ses
Canons
et
statuts,
avec
toute
la
friperie
de
ses
revelations.
Mais
la
raison
de
messire
Antoine
est
notable,
a
savoir,
que
Iesus
Christ
a
promis
d'estre
avec
ses
fideles
iusques
a
la
fin
du
monde.
Or
il
y
a
bien
du
coq
a
l'asne.
Mais
encore,
par
quel
bout
commencera-il
pour
monstrer
que
le
Pape
et
son
Clerge
sont
les
fideles
de
Iesus-
Christ?
Car
il
est
certain
qu'ils
seront
desadvquez
d'un
tel
maistre.
Vray
est
que
Cathelan
se
modere.
Sauf
meilleur
iugement,
dit-il,
et
si
les
Evangiles
sont
veritables.
Yvrogne!
falloit-il
submettre
a
nul
iugement
la
verite
de
l'Evangile?
Mais
en
cela
voit-on
de
quelle
sobriete
il
gasouille.
Ce
luy
a
este
assez
d'amener
cette
vieille
chanson,
a
laquelle
nous
avons
tant
respondu,
que
les
pierres
quasi
en
savent
parler.
Ie
confesse
que
Iesus
Christ
a
promis
d'estre
tousiours
avec
los
siens.
Il
reste
de
discerner
lesquels
ce
sont.
A
cela
luy-mesme
respond,
que
les
brebis
oyent
sa
voix.
Le
Pere
aussi
en
a
prononce
sa
sentence
du
ciel,
constituant
Iesus
Christ
seul
maistre
de
son
Eglise,
par
ce
mot
:
C'est
mon
Fils
bien-aime,
escoutez-le.
Si
le
pape
et
les
siens,
ne
se
contentans
de
la
purete
de
l'Evangile,
ont
tout
corrumpu
par
leurs
meslinges,
et
en
somme
ont
destourne
l'Eglise
de
son
chef
et
Pasteur,
que
faut-il
plus
plaider
d'une
cause
tant
liquide?
Mais
le
principal
est
de
voir
combien
messire
Antoine
se
monstre
vaillant
quand
il
entre
en
dispute.
Il
demande
pourquoy
ie
des
en
de
faire
aumosne
aux
Papistes,
veu
que
Dieu
fait
luire
son
soleil
sur
lefc
bons
et
sur
les
mauvais.
Comme
si
iamais
on
m'avoit
ouy
tenir
ce
propos,
et
si
mes
livres
ne
testifioyent
le
contraire.
Qui
plus
est,
le
vilain
sait
bien
que
du
premier
coup
il
fut
secouru
a
mon
adveu,
et
possible
de
mon
argent:
et
le
lendemain
quand
il
amena
sa
paillarde
a
ma
porte,
combien
quo
ie
les
refusav
en
leur
queste,
ie
ne
leur
alleguay
pas
ceste
raison
;
mais
que
ne
voulions
frauder
les
povres,
pour
tenir
ici
le
bordeau.
Au
reste,
s'il
entend
que
ie
face
mal
de
n'exhorter
qu'on
donne
a
tout
venant,
sans
discretion,
qu'il
parle
a
sainct
Paul,
lequel
Galates
6
(v.
10),
met
les
domestiques
de
la
foy
en
premier
degre
:
mesme
qu'il
se
prenne
a
toute
l'Escriture,
qui
nous
commande
d'avoir
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