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une
fois
goustee,
nous
suivions
sa
doctrine,
car
elle
nous
est
annoncee
par
luy}
et
que
nous
perseverions
en
icelle
iusques
a
la
fin,
nonobstant
tous
les
empeschemens
qui
pourroyent
advenir
pour
nous
en
destourner.
Comme
ie
prie
a
ce
bon
Dieu
qu'il
nous
en
face
la
grace
d'y
vivre
et
d'y
mourir.
M.
REMOND
CHAUVET.
Mes
freres,
ie
ren
graces
a
Dieu
des
grans
thresors
qu'il
nous
desploye
[page
87]
en
ceste
doctrine
pleine
de
consolation.
Vray
est
que
combien
que
ceste
doctrine
soit
telle
que
ie
viens
de
dire,
riche
et
pleine
de
consolation,
si
est-ce
que
ce
n'est
pas
(quand
on
en
viendra
a
disputer),
qu'il
riy
ait
du
dangier
et
de
la
difficulte.
Mais
aussi
on
ne
pourroit
passer
le
lac,
ou
entrer
dedans
la
mer
pour
faire
quelque
bonne
traffique,
sans
grande
difficulte,
et
qu'il
n'y
ait
des
dangier
s
beaucoup.
Celuy
qui
voudroit
passer
par
la
mer,
ou
par
le
lac,
sans
batteau
et
sans
conduicte,
il
se
mettroit
en
des
gouffres,
il
se
pourroit
precipiter
et
ruiner.
Mais
s'il
y
entre
avec
une
navire,
et
avec
une
bonne
conduite,
ce
luy
sera
une
ioyeuse
navigation,
et
delectable,
voire
et
qui
luy
portera
grand
profit.
Ainsi,
quand
nous
voudrons
traitter
de
la
predestination
de
Dieu,
en
ce
qu'il
a
esleu
les
siens,
et
qu'il
a
reprouve
les
meschans
et
iniques,
U
nous
y
faut
entrer
par
la
navigation
qui
a
este
proposee
par
le
frere
proposant,
et
par
ceux
qui
ont
conferme
la
doctrine:
c'est
assavoir,
que
nous
cognoissions
en
general
que
[page
88]
nous
sommes
tous
perdus
et
damnez.
Mais
si
nous
voyons
que
Dieu
nous
ait
fait
la
grace
de
nous
illuminer
et
de
nous
appeler
a
la
cognoissance
de
sa
verite,
par
laquelle
nous
cognoissions
et
soyons
certains
et
asseuree
que
nous
sommes
ses
enfans,
d'autant
qu'il
nous
a
predestinez
devant
la
creation
du
monde:
nous
avons
la
matiere
et
occasion
de
glorifier
Dieu,
et
de
Vavoir
en
admiration
de
ce
qu'il
desploye
ainsi
sa
grace
et
sa
misericorde
sur
nous,
qui
sommes
si
povres
et
si
miserables
creatures.
Si
nous
voyons
d'autrepart
que
Dieu
en
reprouve
aucuns,
nous
avons
occasion
et
matiere
de
cognoistre
son
iuste
iugement,
qiiii
ne
fait
rien
sans
iuste
raison,
combien
qu'elle
nous
soit
cachee.
Que
sur
cela
nous
venions
ou
sainct
Paul
nous
amene,
assavoir,
a
ceste
admiration
des
secrets
et
iugemens
de
Dieu
incomprehensibles,
pour
dire
avec
luy:
O
hautesse,
o
profondeur
et
richesse
de
la
patience
de
Dieu!
Combien
sont
incomprehensibles
tes
iugemens!
(Rom.
l
l
,
33.)
Ie
veux
adiouster
un
mot,
pource
qu'il
y
a
auiourd'huy
[page
89]
des
chiens
qui
abbayent
et
circuissent
ca
et
la,
cerchans
s'ils
pourront
trouver
a
mordre,
et
disent:
O!
il
ne
faut
point
croire
aux
hommes,
mais
a
Dieu.
Et
mal-heureux,
qui
est-ce
qui
dit
le
contraire?
Mais
quand
les
hommes
parleront
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