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des
bestes
n'a
autre
faculte
sinon
de
donner
mouvement
a
leur
corps.
Ce
n'est
point
donc
de
merveilles
si
l'ame
de
l'homme
qui
a
raison,
entendement
et
volunte,
et
les
autres
vertus
distinctes
du
corps,
subsiste
estant
separee
du
corps,
au
lieu
que
les
ames
des
bestes
perissent,
en
tant
qu'elles
n'ont
que
sens
corporelz.
Pour
ceste
cause
sainct
Paul
allegue
le
tesmoignage
d'Aratus
poete
payen,
que
nous
sommes
la
lignee
de
Dieu
(Act.
17,
29):
pour
monstrer
quelle
est
l'excellence
de
nostre
ame.
Quant
a
ce
que
sainct
Paul
met
difference
entre
l'ame
vivante
et
l'esprit
vivifiant,
ce
n'est
pas
pour
denoter
que
l'ame
que
nous
avons
a
present
perisse,
[page
163]
mais
seulement
pour
monstrer
combien
il
y
aura
plus
grande
vertu
apres
la
resurrection.
Assavoir
que
nous
serons
semblables
aux
Anges
de
Dieu,
vivans
sans
boire
ne
sans
manger:
n'estans
plus
subiectz
a
aucune
mutation
ne
fragilite
(Matth.
22,
30).
Ilz
alleguent
outreplus
une
vision
d'Ezechiel,
ou
le
Prophete
descrivant
de
la
resurrection,
dict,
que
Dieu
appelle
l'esprit
des
quatre
ventz,
pour
inspirer
vie
aux
oz
mortz
(Ez.
37,
9).
Mais
la
solution
est
facile:
qu'Ezechiel
a
la
facon
accoustumee
des
Prophetes,
use
d'une
figure
exterieure,
pour
signifier
l'ame
de
l'homme
:
commo
en
sa
premiere
vision,
en
parlant
de
l'Esprit
de
Dieu,
il
l'appelle
aussi
bien
vent.
Qui
voudroit
arguer
par
cela,
que
l'Esprit
de
Dieu
n'est
pas
une
essence,
il
n'y
auroit
nul
propos.
Cest
donc
grande
follie
a
ces
enragez,
de
ne
point
observer
une
facon
de
parler,
laquelle
est
en
si
commun
usage
en
toute
l'escriture.
Leur
troisiesme
argument
est,
qu'encore
que
l'ame
eust
este
creee
immortelle:
toutesfoys
par
le
peche
elle
a
perdu
son
immortalite,
comme
sainct
Paul
dict,
que
le
loyer
de
peche,
c'est
la
mort
(Rom.
G,
23).
Mais
ie
demande
premierement,
si
le
Diable
n'a
point
receu
ce
mesme
loyer,
et
toutesfoys
il
n'est
[page
164]
pas
tellement
mort
qu'il
ne
veille
tousiours,
qu'il
ne
circuisse,
cherchant
a
devorer.
Ie
demande
secondement
si
ceste
mort
prend
fin
ou
non,
car
si
elle
n'a
point
de
fin,
veuillent-
ilz
ou
non,
il
faut
qu'ilz
me
confessent
que
les
ames
en
la
mort
ne
laisseront
point
de
sentir
le
feu
eternel,
et
le
ver
qui
les
rongera.
Il
appert
donc
que
l'ame
ne
meurt
pas
tellement,
qu'elle
n'ait
sentiment
de
son
mal.
Quant
au
corps
il
est
dict
qu'il
retournera
en
terre
dont
il
est
venu,
pour
aller
en
pourriture
(G-en.
3,
19).
Mais
la
mort
de
l'ame,
c'est
d'estre
alienee
de
Dieu,
et
d'estre
confuse
du
sentiment
de
son
ire,
comme
l'Apostre
le
demonstre
en
disant:
Leve
toy
qui
dors,
leve-toy
de
la
mort,
et
Christ
te
illuminera
(Eph.
5,
14):
II
est
certain
qu'il
ne
parle
point
au
corps
insen-
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