8:126
de
tout
temps,
et
lesquels
il
baille
de
main
en
main
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
comme
s'il
luy
disait:
Voicy,
ie
te
donne
les
miens,
et
veux
que
tu
sois
protecteur
de
mes
esleus.
Voila
comment
nous
devons
cognoistre
que
nous
sommes
tellement
en
la
main
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
que
nous
luy
avons
este
donnes
de
Dieu
son
Pere,
a
cause
qu'il
nous
avoit
esleus
par
sa
bonte
gratuite.
Car
autrement,
si
cela
estoit
en
nostre
liberte
de
recevoir
ou
reietter
la
foy,
quand
elle
nous
seroit
presentee,
de
l'accepter
de
nostre
propre
vertu,
que
seroit-ce?
Ou
seroit
le
fondement
de
ceste
certitude
de
la
beatitude
eternelle
que
nous
devons
avoir
?
Sur
quoy
seroit
fonde
nostre
salut?
Sur
la
volonte
inconstante
des
hommes!
Et
quelle
asseurance
y
auroit-il,
s'il
falloit
que
l'homme
esleust
cela
a
sa
fantasie,
pour
dire:
Ie
veux
croire!
et
incontinent
apres
il
pourroit
placquer
la
tout!
Et
bien,
prenons
le
cas,
qu'un
[page
82]
homme
ait
bonne
affection
de
croire,
selon
qu'il
est
inconstant
et
muable,
et
que
son
propos
luy
changer
a,
le
voila
diverty,
si
tost
qu'il
luy
viendra
quelque
fantasie
en
l'esprit
Et
ne
pourroit
autrement
avenir,
ie
dy
mesme
a
tous
les
plus
constans
et
les
plus
fermes
du
monde,
voire
si
nostre
foy
estoit
fondee
sur
nostre
propre
vertu,
comme
ces
mal-heureux
l'afferment
Mais
quand
nous
savons
maintenant
que
nous
sommes
donnes
de
la
main
du
Pere
a
son
Fils,
et
qu'il
nous
prend
en
sa
garde,
par
le
moyen
de
ceste
donation
icy:
nous
voyons
sur
quoy
nostre
foy
doit
estre
appuyee,
sur
quoy
elle
a
prins
son
fondement,
c'est
assavoir
sur
la
bonte
et
misericorde
de
Dieu,
estans
asseures
que
ce
que
le
Fils
a
prins
une
fois
en
garde
du
Pere,
ne
perira
iamais;
que
quand
nous
serons
sous
la
protection
et
sauvegarde
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
nous
serons
hors
de
tous
dangers
:
pour
le
moins,
nous
ne
serons
point
frustree
du
salut
qu'il
nous
a
acquis,
et
duquel
nous
entrons
desia
en
possession,
par
la
[page
83]
foy
que
nous
avons
en
luy.
Voila
en
bref
ce
que
ie
vouloye
adiouster
a
ce
que
les
freres
ont
dit,
pour
confirmer
la
doctrine
qui
a
este
amenee.
Au
reste,
ie
prie
de
ma
part
au
nom
de
Dieu,
que
nous
ne
nous
laissions
point
esblouir
par
la
grandeur
des
hommes,
qu'il
semble
avis
qu'ils
doivent
ravir
les
simples
iusques
au
ciel
par
leur
hautesse
et
excellence:
car
c'est
alors
qu'ils
s'efforcent
de
renverser
la
verite
de
Dieu.
Davantage,
quand
nous
verrons
icy
leur
belle
rhetorique,
qu'ils
auront
de
gros
mots
et
magnifiques
pour
emplir
les
aureilles
des
ignorans,
ne
nous
laissons
point
transporter
par
cela
:
mais
cheminons
en
la
crainte
et
en
la
verite
de
Dieu.
Il
est
vray
qu'elle
est
simple,
mais
elle
a
plus
de
maieste
que
toute
la
pompe
et
excellence
de
ces
langues
bien
affilees
qui
se
transportent
en
paroles
vaines,
et
qui
pensent
resister
a
la
verite
de
Dieu,
a
laquelle
il
nous
|