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SUR
L'ELECTION
ETERNELLE.
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nostre
election,
par
la
foy
qui
nous
est
donnee.
Il
faut
donc
que
V
election
precede
la
foy,
et
que
la
foy
alle
apres.
Et
d'amener
et
alleguer
le
contraire,
c'est
envelopper
l'esprit
des
hommes
en
des
erreurs
dont
ils
ne
se
pourront
pas
retirer
facilement.
Qu'ainsi
soit,
quelle
raison
y
a-il
de
dire
que
nous
avons
un
franc
arbitre,
par
lequel
nous
avons
liberte
de
reietter
ce
que
Dieu
nous
veut
donner,
c'est
assavoir,
la
foy,
ou
bien
de
la
recevoir
quand
bon
nous
semblera
?
Si
ainsi
estoit,
ou
seroit
la
certitude
et
fermete
de
nostre
salut?
Palleguerai
un
passage
d'Esaye
pour
confermer
ceste
doctrine,
c'est
assavoir
que
nous
dependons
totalement
de
V
election
de
Dieu,
et
qu'il
faut
necessairement
que
ceste
bonte
gratuite
de
Dieu
[page
79]
previenne
avant
que
nous
puissions
croire,
et
la
foy
se
rapporte
a
Iesus
Christ,
comme
a
son
vray
but;
et
nous
n9aurons
iamais
acces
ny
adresse
a
nostre
Dieu,
sinon
que
son
Fils
nous
y
mene
et
nous
y
conduise;
cependant
il
faut
que
nous
sachions
premierement
comment
nous
venons
a
Iesus
Christ
Voila
que
le
prophete
Esaie
dit:
Me
voici
et
les
enfans
que
tu
m'as
donnes.
Lequel
passage
est
attribue
par
l'Apostre
(aux
Hebrieux,
deuxieme
chapitre)
a
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
lequel
dit
de
semblables
paroles.
Cela
est
dit
expressement
de
Iesus
Christ:
II
se
presente
a
Dieu
son
Pere,
non
seulement
comme
le
chef
des
docteurs
et
des
ministres
de
la
parole
de
Dieu,
mais
aussi
comme
le
Docteur
unique,
par
la
bouche
duquel
tous
les
docteurs
anciens
parlent
II
presente
ses
esleus,
*
ceux
qui
luy
sont
donnes.
Il
est
vray
que
nous
ne
pouvons
aller
iusques
a
Dieu,
nous
n'en
pouvons
nullement
approcher,
sinon
que
Iesus
Christ
nous
y
mene
par
la
main.
Si
faut-il
que
nous
cognoissions
que
Dieu
donne
[page
80]
au
Fils
ce
qu'U
luy
amene,
et
qu'il
faut
qu'il
luy
ait
donne
ses
esleus,
devant
qu'il
les
luy
presente.
Par
cela
donc
nous
cognoissons
que
quand
nous
avons
la
foy
en
Dieu
par
Iesus
Christ,
cela
vient
d'autant
qu'il
luy
a
pleu
de
nous
choisir,
voire
selon
son
conseil,
qui
nous
est
incomprehensible,
dedans
lequel
notes
ne
devons
point
presumer
d'entrer:
seulement
nous
nous
devons
contenter
de
ceste
foy
qu'il
nous
a
donnee,
par
laquelle
il
nous
rend
certain
tesmoignage
que
nous
sommes
dc
ses
esleus.
Mais
il
nous
faut
tousiours
noter,
que
le
Pere
donne
au
Fils
ceux
qu'il
a
esleus,
et
lesquels
il
ne
veut
point
laisser
perir.
Et
cela
est
conferme
par
le
passage
qui
a
este
allegue
du
6.
de
sainct
Iean,
ou
U
est
dit:
Tout
ce
que
mon
Pere
m'a
donne,
viendra
a
moy.
Et
ce
qui
vient
a
Iesus
Christ,
il
nous
faut
presupposer
qu'il
luy
est
donne
de
son
Pere.
Aussi
ce
n'est
pas
a
dire
que
les
hommes
ayent
ceste
liberte
d'accepter
ou
refuser
la
foy
selon
leur
bon
plaisir:
autrement
il
faudroit
dire
que
les
esleus
ne
fussent
point
menes
de
Dieu
[page
81]
a
salut
Mais
au
contraire,
il
faut
que
nous
cognoissions
que
Dieu
a
les
siens,
lesquels
il
a
choisis
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