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ilz
ne
sont
pas
encore
du
tout
prisonniers
de
Dieu:
mais
sont
comme
Tagabondz,
fuyans
la
presence
du
iuge.
Apres
la
mort,
il
n'est
pas
ainsi.
Car
Dieu
les
tient
comme
enchesnez,
en
sorte
qu'ilz
voyent
bien
quelle
punition
leur
est
apprestee,
laquelle
il
n'y
a
moyen
d'eviter.
Ilz
sont
donc
en
angoisse
extreme,
attendant
l'execution
de
leur
sentence.
De
pouvoir
determiner
le
lieu
ou
ilz
sont,
ce
n'est
pas
a
nous,
et
ne
nous
en
doit
challoir.
Et
d'autrepart,
il
ne
nous
faut
pas
imaginer,
que
les
ames
soyent
semblables
aux
corps,
pour
tenir
certain
espace
de
lieu.
Contentons
nous
de
savoir
qu'elles
sont
en
enfer,
comme
il
est
dict
du
mauvais
Riche
(Luc
16,
23):
c'est
a
dire,
en
un
torment,
et
comme
en
une
gehenne,
d'autant
qu'elles
se
sentent
reiectees
de
Dieu,
et
attendent
encore
une
plus
grande
revelation
de
son
ire.
De
la
il
est
facile
de
conclurre
quel
est
l'estat
des
ames
fideles.
Cependant
que
nous
sommes
en
ce
monde,
il
est
vray
que
noz
consciences
ont
ioye
et
repos
en
Dieu:
mais
d'autant
qu'elles
sont
agitees
continuellement
de
diverses
tentations,
ce
repos
la
est
inquiete
de
beaucop
de
sollicitudes.
D'avantage,
d'autant
que
nostre
salut
consiste
en
esperance,
il
nous
est
cache,
tellement
que
[page
15
5]
nous
ne
cheminons
point
en
visions,
comme
dit
sainct
Paul
(2
Cor.
5,
7)
:
mais
quand
ce
vient
apres
la
mort,
d'autant
que
toute
bataille
est
cessee,
et
que
noz
ennemis
ne
nous
peuvent
plus
faire
d'assaux,
nous
sommes
comme
en
lieu
de
plus
grande
seurete.
D'avantage,
nous
n'espererons
plus
alors,
ainsi
que
nous
faisons
maintenant:
c'est
a
dire
par
dessus
et
contre
esperance:
mais
nous
attendons
la
felicite,
laquelle
nous
sentons
et
voyons
en
partie.
Selon
ceste
raison,
que
l'ame
de
Lazare
recoit
ioye
et
consolation,
il
est
certain
qu'au
milieu
des
miseres
de
ce
monde,
il
s'estoit
console
tousiours
en
Dieu
sa
vie
durant.
Mais
nostre
Seigneur
specifie
une
ioye
qu'a
l'ame
fidele
apres
la
mort,
se
voyant
delivree
de
toute
fragilite,
de
defiance,
de
toutes
mauvaises
concupiscences,
et
de
tous
les
dangiers
des
tentations
qui
nous
adviennent
iournellement.
Item,
ayant
plus
claire
et
certaine
congnoissance
de
sa
beatitude
et
gloire
immortelle.
Ainsi
quand
nous
voudrons
en
un
mot
exprimer
la
condition
des
ames
fideles
apres
la
mort,
nous
pourrons
dire
qu'elles
sont
en
repos,
non
pas
qu'elles
soyent
en
parfaicte
beatitude
ou
gloire,
mais
entant
qu'elles
se
contentent
de
la
ioye
et
consolation
que
Dieu
leur
donne,
en
attendant
le
iour
de
la
redemption
derniere.
[page
156]
Si
quelcun
veut
que
cela
luy
soit
declaire
par
similitude,
le
temps
auquel
nous
habitons
en
ce
corps
mortel,
est
comme
le
temps
de
guerre:
quand
nous
sommes
despouillez
de
nostre
chair,
la
bataille
cesse
et
prend
fin,
et
avons
la
vic-
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