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Baptesme
nous
sommes
entez
en
son
corps,
pour
estre
vrayement
ses
membres,
et
sentir
en
nous
tel
effect
de
sa
vertu,
que
les
branches
d'un
arbre
font
de
la
racine.
Car
nous
sommes
uniz
avec
luy,
iusques
a
estre
faictz
une
mesme
substance.
Et
ne
faut
point
alleguer
autre
raison,
que
ce
qu'il
en
a
prononce
de
sa
bouche.
D'autant
que
ie
vis,
dit-il,
vous
vivrez
(Iehan
14,
19).
Or
nous
savons
que
la
vie
de
Iesus
Christ
n'est
point
temporelle,
ne
[page
150]
par
intervalle.
Si
donc
nous
vivons
d'autant
qu'il
vit,
il
s'ensuit
que
c'est
sans
fin.
Car
il
faudroit
qu'il
mourust
avec
nous.
Et
c'est
ce
qu'il
avoit
dict
au
paravant:
Qui
mange
ma
chair
et
boit
mon
sang,
il
demeure
en
moy,
et
moy
en
luy
(Iehan
6,
56).
Si
Iesus
Christ
demeure
en
nous,
il
s'ensuit
que
la
vie
quant
et
quant
y
reside:
suyvant
ce
qu'il
avoit
dict
au
paravant:
Comme
le
Pere
a
la
vie
en
soymesme,
aussi
il
a
donne
cela
au
Filz
d'avoir
cela
en
soymesme
(Iehan
5,
26).
Il
est
bien
aise
de
voir,
que
iamais
les
Anabaptistes
n'ont
gouste
comme
nous
sommes
conioinctz
avec
nostre
Seigneur
Iesus.
Car
ce
seul
principe
est
suffisant
pour
renverser
leur
faulse
opinion
et
pernicieuse,
touchant
ceste
dormition
phantastique,
qu'ilz
attribuent
aux
ames.
Car
nous
voyons
au
contraire
la
deduction
qu'en
faict
sainct
Paul,
quand
il
dit
que
desia
nous
sommes
bourgeois
du
ciel,
estans
assiz
es
lieux
celestes
avec
nostre
Seigneur
Iesus
(Ephes.
2,
6.
19;
Phil.
3,
20).
Tenons
nous
donc
a
ce
que
dict
sainct
Paul,
que
nous
sommes
mortz
quant
au
monde
et
que
nostre
vie
est
cachee
avec
Christ
en
Dieu
(Col.
3,
3).
Or
par
cela
il
signifie
ce
qu'il
dit
ailleurs:
Ie
ne
vis
plus,
mais
Christ
vit
en
moy
(Gal.
2,
20).
Tenons,
dy-ie,
ceste
resolution,
qu'ayans
une
conionction
inseparable
avec
nostre
Seigneur
Iesus,
[page
151]
nous
sommes
participans
de
la
vie
qui
est
permanente
en
luy.
Et
qu'il
nous
souvienne
que
luy
estant
ressuscite,
ne
meurt
plus,
et
que
la
mort
ne
dominera
point
sur
luy
(Rom.
6,
9),
non
seulement
quant
a
sa
personne,
mais
aussi
quant
a
ses
membres.
Il
est
vray
qu'il
y
a
ceste
difference,
qu'en
lny
olie
est
pleinement
vaincue,
et
du
tout,
en
nous
seulement
en
partie.
Tant
y
a
neantmoins
que
mesme
en
nous
elle
est
tellement
vaincue,
que
iamais
elle
n'y
pourra
exercer
son
regne.
Et
ainsi
en
attendant
l'accomplissement
de
nostre
redemption,
ne
doutons
que
le
commencement,
qui
en
est
en
noz
ames,
n'y
demeure
tousiours.
Iusques
icy
nous
avons
prouve
par
suffisans
tesmoignages,
comme
les
ames
estans
separees
des
corps,
vivent
neantmoins
en
Dieu.
Et
avons
reprouve
l'erreur
des
Anabaptistes,
qui
font
a
croire
qu'elles
dorment,
estans
comme
mortes
sans
sentiment
aucun.
Maintenant
pour
satisfaire
au
desir
de
tous,
entant
qu'en
nous
est,
il
reste
d'exposer
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