6:121 CATECHISMUS GENEVENSIS. LE MINISTRE. Comment monstreras tu qu'il n'y a point d'inconvenient en cela? L'ENFANT. Pource que la Circoncision estoit aussi bien Sacrement de penitence: comme Moyse et les Prophetes declairent (Deut. 10, 16 et 30, 6; Ier. 4, 4): et Sacrement de Foy, comme dit sainct Paul (Rom. 4, l l ) . Et toutesfois Dieu n'en a excluz les petis enfans. LE MINISTRE. Mais pourras-tu bien monstrer qu'il y ait uno mesme raison, de les recevoir au Baptesme comme a la Circoncision? L'ENFANT. Ouy bien. Car les promesses que Dieu avoit anciennement faict a son peuple d'Israel, sont maintenant estendues par tout le monde. LE MINISTRE. Mais s'ensuit-il de cela, que nous devions user du signe? L'ENFANT. Il est ainsi, quand le tout sera bien considere. Car Iesus Christ ne nous a pas faict participans de la grace qui avoit au paravant este au peuple d'Israel, pour ramoindrir en nous, ou la rendre plus obscure qu'elle n'estoit. Mais plustost l'a esclarcie, et augmentee d'advantage. LE MINISTRE. Entens-tu que si nous ne donnions le Baptesme [fol. 62] aux petis enfans, que la grace de Dieu seroit amoindrie par la venue du Seigneur Iesus? L'ENFANT. Ouy bien. Car le signe de la bonte et misericorde de Dieu sur noz enfans, qu'ont eu les Anciens, nous defauldroit: lequel sert grandement a nostre consolation, et a confermer la promesse qui a este faicte des le commencement. LE MINISTRE. Tu entens donc, puis que Dieu, se declairant anciennement estre Sauveur des petis enfans, a voulu ceste promesse estre seellee en leurs corps par Sacrement exterieur, que c'est bien raison qu'il n'y ait pas moins de confirmation depuis la venue de Christ: veu que la mesme promesse demeure, et mesme est plus clairement testifiee de parolle, et ratifiee de faict. L'ENFANT. Ouy. Et d'advantage, puis que c'est chose notoire que la vertu et la substance du Baptesme appartient aux petis enfans, on leur feroit iniure, de leur denier le signe qui est inferieur.