53:12
lieu
il
plaise
a
Dieu
de
nous
recevoir
en
sa
grace,
et
puis
de
nous
envoyer
les
choses
qui
nous
sont
necessaires
et
utiles.
Il
est
vray
que
nostre
nature
tendra
tout
au
contraire,
tout
ainsi
qu'un
malade
sera
plus
presse
de
sa
passion
qu'il
ne
sera
point
de
la
cause
du
mal.
Ainsi
quand
nous
prions
Dieu,
nous
luy
demandons
bien
qu'il
nous
donne
du
pain
a
manger,
qu'il
nous
envoye
toutes
nos
necessitez:
si
nous
sommes
malades,
qu'il
nous
donne
guerison
:
et
si
nous
avons
faute
de
quelque
chose,
qu'il
nous
l'envoye.
Voila
comme
nous
irons
tousiours
au
rebours
en
priant
Dieu.
Or
nous
oublions
ce
qui
est
le
principal,
ascavoir
son
amour
et
sa
grace,
et
nous
arrestons
aux
choses
inferieures.
L'un
demandera
d'estre
riche,
l'autre
voudra
avoir
ce
que
son
appetit
porte.
Brief
nous
sommes
si
pervers
en
nos
desirs,
que
nous
ne
cognoissons
pas
ce
qui
nous
est
bon.
Pour
ceste
cause,
que
nous
suivions
ceste
regle-ci,
c'est
que
quand
nous
invoquerons
Dieu,
nous
luy
demandions
devant
toutes
choses
qu'il
luy
plaise
nous
estre
propice,
et
en
nous
pardonnant
nos
fautes,
nous
recueillir
a
soy:
et
puis,
qu'il
nous
gouverne,
et
qu'il
nous
conduise
en
tout
et
par
tout.
Il
est
vray
qu'il
nous
faut
estre
conduits
et
gouvernez
par
son
sainct
Esprit,
si
nous
le
voulons
bien
prier
comme
S.
Paul
le
monstre:
mais
cependant
si
ne
faut-il
pas
aussi
mespriser
ceste
facon
qui
nous
est
ici
declaree.
Quant
a
ce
mot
de
misericorde^
S.
Paul
n'en
use
point
en
toutes
les
autres
epistres.
Et
pourquoy
est-ce
donc
que
plustost
il
l'a
mis
ici,
sinon
d'autant
qu'il
a
desploye
son
affection
plus
grande
qu'aux
autres
lieux?
Tant
y
a
que
ce
mot
de
misericorde
n'emporte
rien
plus
sinon
une
declaration
plus
certaine
que
veut
dire
ce
mot
de
grace:
car
la
misericorde
de
Dieu
est
cause
de
ce
qu'il
nous
aime.
Et
pourquoy?
Qu'est-ce
que
Dieu
trouvera
en
nous
sinon
toute
misere?
S'il
nous
vouloit
aimer
pour
nostre
dignite,
il
faudroit
que
nous
fussions
du
tout
autres
que
nous
ne
sommes.
Notons
bien
donc,
quand
Dieu
nous
recoit
en
son
amour,
qu'il
n'y
a
rien
qui
l'induise
a
cela,
sinon
nos
miseres.
Et
il
y
a
une
correspondance
entre
les
miseres
des
hommes
et
la
misericorde
de
Dieu.
Et
ainsi
donc,
voulons-nous
estre
aimez
de
luy?
il
faut
commencer
par
ce
bout,
c'est
de
sentir
combien
nous
sommes
miserables
creatures,
et
que
nous
sommes
perdus
et
damnez.
Ceux
qui
voudront
esperer
salut,
et
ne
sentiront
point
leurs
povretez,
c'est
autant
comme
si
quelqu'un
vouloit
sauter
par
dessus
les
nues.
Apprenons,
apprenons,
quel
est
le
chemin
pour
parvenir
a
ceste
grace
de
Dieu,
c'est
que
nous
soyons
convaincus
de
nos
povretez,
et
qu'estans
confus
en
nous-mesmes,
d'autant
qu'il
n'y
a
que
toute
iniquite
et
malice
en
nous,
la
dessus
nous
ayons
recours
a
la
misericorde
et
pitie
infinie
|