35:12
nous
ne
devons
point
condamner
tout
courroux:
quand
nous
voyons
qu'un
homme
s'eschauffe
et
se
colere,
il
ne
faut
point
que
nous
attribuons
tousiours
cela
a
vice:
comme
nous
voyons
des
mocqueurs
de
Dieu
qui
diront,
O
se
faut-il
ainsi
tempester?
Se
faut-il
courroucer?
Ne
sauroit-on
user
d'une
facon
paisible?
Ils
blasphemeront
Dieu
meschamment,
ils
le
despiteront:
comme
on
en
voit
beaucoup
qui
voudroyent
renverser
toute
bonne
doctrine,
ne
demandans
sinon
de
mettre
telles
corruptions
par
tout,
qu'on
ne
cognust
plus
que
c'est
de
Dieu,
et
que
sa
verite
fust
ensevelie.
Or
ayans
fait
cela,
ils
voudroyent
qu'on
dissimulast,
ou
bien
qu'on
approuvast
tout
ce
qu'ils
font,
et
qu'en
chaire
on
ne
fist
que
conter
des
fables,
qu'il
n'y
eust
nulles
reprehensions.
C'est
bien
a
propos,
(diront
ils)
ne
sauroit-on
prescher
sans
se
courroucer?
Et
comment?
Est-il
possible
que
nous
voyons
qu'une
creature
mortelle
et
caduque
s'esleve
ainsi
contre
la
maieste
de
Dieu,
pour
fouler
au
pie
toute
bonne
doctrine:
et
cependant
que
nous
portions
cela
patiemment?
Nous
monstrerions
bien
par
cela
que
nous
n'avons
nul
zele
de
Dieu:
car
il
est
dit
au
Pseaume
(69,
10),
Que
le
zele
de
la
maison
de
Dieu
nous
doit
manger.
Car
si
nous
avions
un
ver
qui
nous
rongeast
le
coeur,
nous
ne
devrions
point
estre
tant
esmeus,
que
quand
il
y
a
quelque
opprobre
qui
est
fait
a
Dieu,
que
nous
voyons
que
sa
verite
est
convertie
en
mensonge.
Ainsi
donc
apprenons
de
ne
point
ainsi
dissimuler
aux
vices:
mais
discernons
entre
le
zele
de
Dieu,
et
entre
le
courroux
charnel
dont
les
hommes
sont
esmeus
et
enflammez
pour
leurs
querelles
propres:
comme
ici
il
est
dit,
qu'Eliu
a
este
enflamme
d'indignation,
qu'il
s'est
courrouce
ardemment,
et
cela
toutes
fois
luy
est
repute
a
vertu:
car
c'est
le
sainct
Esprit
qui
parle.
Cognoissons,
di-ie,
par
cela
qu'il
ne
nous
faut
point
du
premier
coup
reietter
tout
courroux,
mais
que
nous
devons
discerner
la
cause
pourquoy
un
homme
sera
enflamme:
car
quand
il
luy
fait
mal
qu'on
offense
Dieu,
et
que
la
verite
est
renversee,
considerons
que
cela
procede
d'une
bonne
fontaine.
Et
au
reste
apprenons
(suivant
ce
que
i'ay
desia
dit)
de
desployer
nostre
colere,
quand
nous
voyons
que
l'honneur
de
Dieu
est
blesse,
et
qu'on
tasche
d'obscurcir
sa
verite,
ou
de
la
desguiser,
que
nous
soyons
esmeus
de
cela,
que
nous
soyons
enflammez,
pour
monstrer
que
nous
sommes
enfans
de
Dieu:
car
nous
n'en
pouvons
pas
donner
meilleure
approbation.
Et
cependant
toutes
fois,
que
nous
tenions
mesure,
tellement
que
nous
ne
meslions
point
nos
passions
excessives
parmi
le
zele
de
Dieu,
que
nous
ayons
ceste
prudence
de
discerner:
et
apres,
combien
que
nous
hayssions
les
vices
et
les
detestions,
que
toutes
fois
nous
taschions
d'amener
les
personnes
a
salut.
Or
il
est
vray
que
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