10.1:119 ORDONNANCES. ville, comme incorrigible. Et toutesfois encor qu'il recognust sa faute, pour avoir reiette les admonitions du Consistoire, qu'il soit chastie a, la discretion de Messieurs, et renvoye pour reparer le scandale qu'il aura faict se monstrant ainsi rebelle. Pareillement si quelcun apres avoir este exhorte comme dit est, et apres avoir promis de la recevoir n'en fait rien: qu'il soit appele pour estre redargue de son hypocrisie et fiction. Et si pour la seconde [page 49J fois ii est conveincu d'avoir abuse et frustre le Consistoire, qu'il y ait semblable punition comme dessus. Quand la Cene sera pour une fois seulement defendue a quelcun a cause de scandale par lui commis, si par despit ou autrement il laisse d'y venir plus long temps, si estant appele au Consistoire il ne se veut reduire : qu'il en soit faict comme dessus. Si quelcun pour sa rebellion, ou pour demeurer obstine en ses fautes, ou pour estre trouve indigne de la saincte communion en est interdici, et au lieu de s'humilier il se monstre contempteur de l'ordre de l'Eglise, et ne vienne de son bon gre recognoistre sa faute en Consistoire, tellement que par l'espace de six mois il s'abstienne de la Cene, qu'il soit appele et exhorte a se reduire. Que s'il persiste iusques au bout de l'an, sans se corriger pour les admonitions a lui faites: qu'il soit banni aussi pour un an comme incorrigible, sinon qu'il previenne en demandant pardon a Messieurs, et recognoissant sa faute en Consistoire pour estre admis a la communion. Si quelcun par contumace ou rebellion se vouloit ingerer contre la defense, l'office du Ministre sera de le renvoyer, veu qu'il ne lui est licite de le recevoir a la communion: et neantmoins que tout cela soit tellement modere, qu'il n'y ait rigueur aucune dont personne soit greve, et mesmes que les corrections ne soyent sinon medecines, pour reduire les pecheurs a nostre Seigneur. [page 50] Et que tout cela se face en telle sorte que les Ministres n'ayent aucune iurisdiction civile, et que par ce Consistoire ne soit en rien derogue a, l'authorite de la Seigneurie ni a la Iustice ordinaire: ains que la puissance civile demeure en son entier: et mesmes ou il sera besoin de faire quelque punition ou contraindre les parties, que les Ministres avec le Consistoire, ayans ouy les parties et faict les remonstrances et admonitions telles que bon sera, ayent a rapporter le tout au Conseil, lequel sur leur relation advisera d'en ordonner et faire iugement selon l'exigence du cas.