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de
ce
propos,
d'autant
que
chacun
voit
combien
les
Anabaptistes
[page
141]
ont
este
trompez,
d'user
de
tel
subterfuge.
Ilz
ont
encore
une
autre
cavillation:
Auiourdhuy
signifie
le
temps
du
nouveau
Testament.
Et
pour
prouver
cela,
ilz
abusent
de
ceste
sentence
qui
est
en
l'epistre
aux
Ebrieux
(13,
8),
que
Iesus
Christ,
qui
estoit
hier,
est
auiourdhuy,
et
sera
eternellement.
Mais
ilz
ne
voyent
point,
que
si
on
exposoit
ainsi
le
mot
d'
auiourdhuy,
le
mot
d'hier
signifioit
le
temps
de
l'ancien
Testament,
et
par
ce
moyen
il
s'ensuivroit
que
nostre
Seigneur
Iesus
auroit
commence
d'estre,
qui
seroit
une
grande
absurdite:
d'autant
que
nous
savons
qu'il
est
nostre
Dieu
eternel,
et
mesme
selon
son
humanite,
il
est
nomme
l'aigneau
sacrifie
des
le
commencement
du
monde
(Apoc.
13,
8).
D'avantage
encore,
selon
leur
dire,
nous
pourrions
conclurre,
que
celuy
auquel
Iesus
Christ
a
pardonne
ses
fautes,
doit
entrer
en
paradis
devant
la
resurrection.
Car
l'Apostre
nomme
troys
temps,
desquelz
l'un,
comme
ie
pense,
signifie
le
iour
de
l'ancien
Testament,
et
l'autre
signifie
le
temps
qui
sera
depuis
le
renouvellement
du
monde.
Il
reste
donc,
que
le
mot
d'auiourdhuy
signifie
le
temps
ou
nous
sommes,
qui
est
entre
la
mort
de
Iesus
Christ,
et
son
advenement
dernier.
Et
afin
qu'ilz
puissent
encore
mieux
congnoistre
leur
bestise,
si
Iesus
Christ
eust
promis
[page
142]
paradis
au
brigand
pour
le
iour
du
iugement,
il
convenoit
qu'il
eust
dict:
au
siecle
a
venir,
et
non
pas
auiourdhuy.
Car
c'est
la
coustume
do
parler
de
l'escriture.
Qui
est
ce
qui
ne
les
estimeroit
vaincus
de
si
claire
raison?
Toutesfoys
leur
impudence
est
telle,
qu'encore
ilz
amenent
une
autre
replique,
c'est
que
paradis
a
este
promis
au
brigand
comme
Dieu
denonce
la
mort
d'Adam
et
Heve,
au
iour
qu'ilz
gousteroient
du
fruict
qui
leur
estoit
defendu.
Or
il
est
certain
qu'ilz
ne
moururent
point
ce
iour
la,
mais
long
temps
apres.
Ie
respons
qu'a
l'instant
mesme
qu'Adam
transgressa
la
defence
de
Dieu,
il
mourut
quant
a
l'ame:
d'autant
qu'il
fut
aliene
de
Dieu,
qui
estoit
sa
vraye
vie,
et
fut
assubiecty,
a
la
mort
corporelle.
Et
ainsi
quand
nous
recevrons
leur
glose,
encore
en
despit
d'eux,
aurons
nous
ce
poinct
gagne,
qu'en
ce
iour
la
le
brigand
fut
delivre
de
la
misere
en
laquelle
Adam
estoit
tresbuche
par
sa
faute.
En
somme
nous
conclurrons,
que
tout
ainsi
que
la
mort
avoit
commence
de
regner
en
Adam,
depuis
le
iour
de
sa
transgression,
ainsi
le
brigand
au
iour
que
la
promesse
luy
est
faicte,
commence
d'estre
restitue
en
la
beatitude
de
paradis.
Nous
voyons
comme
sainct
Paul
a
vescu
[page
143]
en
ceste
esperance,
quand
il
dict
qu'il
desire
d'estre
deslie,
pour
vivre
avec
Christ
(Phil.
1,
23).
Premierement
il
use
d'une
belle
propriete,
en
disant
que
l'homme
fidele
par
la
mort
est
delivre
des
8*
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