10.1:118 l'Eglise. Et s'ils ne vouloyent venir aucunement a raison, ni recognoistre leur faute quand ils en seront conveincuz, qu'on leur denonce qu'ils ayent a s'abstenir do [page 47] la Cene, iusques a ce qu'ils reviennent en meilleure disposition. Quant est des vices notoires et publics, que l'Eglise ne peut pas dissimuler: si ce sont fautes qui meritent seulement admonition, l'office des Anciens commis sera, d'appeler ceux qui en seront coulpables, leur faisant remonstrance amiable, afin qu'ils s'en corrigent. Et si l'on y voit amendement, ne les plus molester: mais s'ils perseverent a mal faire, qu'on les admoneste derechef. Et si a la longue on n'y profitoit rien, leur denoncer comme a contempteurs de Dieu, qu'ils ayent a s'abstenir de la Cene iusques a ce qu'on voye en eux changement de vie. Quant est des crimes qui ne meritent pas seulement remonstrance de paroles, mais correction avec chastiement: si quelcun y est tombe, selon l'exigence du cas lui faudra denoncer qu'il s'abstienne pour quelque temps de la Cene, pour s'humilier devant Dieu et mieux cognoistre sa faute. Edict et Ordonnance passee en grand Conseil, le 12. Novembre, 1557, touchant ceux qui mesprisent de recevoir la Cene. Pour ce qu'on a par cidevant apperceu qu'aucuns se sont de leur bon gre abstenuz de la saincte Cene, et combien qu'ils ayent este exhortez de se preparer a y venir, n'en ont tenu conte: les autres aussi ausquels elle estoit defendue, soit de nonchalance ou de [page 48] mespris ne l'ont point receue par longue espace de temps: tellement que ceste correction qui leur estoit faite selon la parole de Dieu et nos Edicts, tourneroit en moquerie si on n'y donnoit remede: Nous voulons et ordonnons la procedure ici couchee estre inviolablement gardee. C'est, que si on appercoit quelcun se desporter de la saincte communion des fideles, le Consistoire l'appelle si besoin est selon son office, et comme l'usage a esto parcidevant. Et en cas que ce soit pour cause d'inimitie, qu'on l'exhorte de se reconcilier a sa partie: ou s'il y a quelque autre empeschement, qu'on pourvoye comme de raison. S'il ne se trouve dispose a recevoir du premier coup l'admonition qu'on lui fait, que terme lui soit donne pour mieux penser a soy. Mais s'il continue en son obstination, tellement qu'outre le passe il demeure encores demi an sans y venir: qu'estant renvoye devant Messieurs (sinon qu'il demande pardon de sa faute et soit prest de l'amender) il soit banni pour un an de la 8*