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CONTRE
LES
ANABAPTISTES.
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Cela
nous
est
suffisamment
confirme
par
l'Histoire
du
Lazare,
ou
il
est
dict
que
son
ame
fust
portee
par
les
Anges
de
Dieu
au
sein
d'Abraham,
et
Fame
du
Riche
s'en
alla
en
enfer
(Luc
16,
22).
Il
leur
semble
advis
qu'ilz
ont
une
belle
solution
et
bien
coloree,
quand
ilz
respondent
que
c'est
une
parabole,
[page
139]
c'est
a
dire,
un
exemple,
et
non
pas
une
histoire.
Mais
ie
leur
demande,
ou
c'est
qu'ilz
ont
veu
en
l'escriture
qu'en
une
parabole
ou
similitude
simple,
le
nom
propre
d'un
homme
fust
exprime,
comme
il
est
icy.
Et
ainsi
l'ont
entendu
tous
les
docteurs
de
l'Eglise,
comme
la
raison
le
veut.
Mais
encore
que
ie
leur
accorde
que
ce
soit
parabole,
si
faut-il
qu'elle
soit
prinse
de
la
verite.
Nostre
Seigneur
dict
que
l'ame
de
Lazare
a
este
portee
par
les
Anges
au
sein
d'Abraham,
et
que
la
elle
recoit
ioye
et
consolation.
Il
dict
d'autre
coste,
que
l'ame
du
Riche
infidele
souffre
merveilleux
tormens
en
enfer.
Il
dict
qu'il
y
a
grande
distance
entre
l'un
et
l'autre.
Si
les
ames
n'ont
nul
sentiment
apres
la
mort,
ny
de
bien
ny
de
mal,
que
seroit-ce
de
ceste
narration
de
nostre
Seigneur,
sinon
une
fable,
et
comme
un
conte
du
livre
de
Mellusine?
Pourtant
ceste
tergiversation
des
Anabaptistes
est
un
blaspheme,
qui
deshonore
nostre
Seigneur
Iesus,
comme
s'il
nous
avoit
racompte
des
fictions
frivoles
et
sans
propos.
D'avantage,
c'est
une
sotte
resverie
repugnante
au
sens
humain,
comme
les
petis
enfans
mesme
le
peuvent
appercevoir.
Et
c'est
la
promesse
qui
fut
faicte
au
povre
brigand,
quand
il
demanda
mercy
en
la
[page
140]
croix.
Car
nostre
Seigneur
Iesus
luy
respondit:
Tu
seras
auiourdhuy
avec
moy
en
paradis
(Luc
23,
43).
Par
ce
mot
de
paradis,
nous
n'avons
que
faire
d'imaginer
qu'il
ait
voulu
specifier
un
certain
lieu
:
mais
seulement
la
ioye
et
felicite,
qu'ont
ceux
qui
vivent
avec
luy.
Tant
y
a
que
Iesus
Christ
ne
renvoye
point
ce
povre
pecheur
au
iour
de
la
resurrection,
mais
luy
assigne
ce
iour
la
mesme,
pour
vivre
eternellement
en
sa
compagnie.
Les
Anabaptistes
pour
caviller
ce
passage
alleguent
ce
qui
est
dit
autre
part,
que
mille
ans
sont
un
iour
devant
le
Seigneur.
Ce
que
nous
leur
concedons
bien:
mais
il
est
a
noter
que
Dieu,
quand
il
parle
aux
hommes,
s'accommode
a
leur
sens.
Tellement
qu'on
ne
trouvera
point
en
l'escriture
que
Dieu
ait
iamais
dict:
Ie
feray
auiourdhuy
cela,
entendant
qu'il
le
fera
d'icy
a
mille
ans.
En
telle
maniere
quand
Ionas
(3,
4)
denoncoit
aux
Ninivites,
qu'au
bout
de
quarante
iours
leur
ville
periroit,
ce
eust
este
grande
follie
a
eux
de
concevoir
quarante
mille
ans.
Pareillement
quand
nostre
Seigneur
Iesus
promettoit
qu'il
ressusciteroit
au
troisiesme
iour
(Matth.
16,
21),
nous
savons
qu'il
parloit
a
la
facon
commune
des
hommes.
Mais
ie
me
deporte
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