8:115
115
CONGREGATION
116
Nons
voyons
aussi
qu'il
nous
faut
demeurer
en
crainte
et
humilite,
sans
presumer
de
nous
vouloir
enquerir
de
ce
que
Dieu
auroit
ordonne
devant
la
creation
du
monde;
mais
que
nous
suivions
seulement
ce
qui
est
dit
par
les
Escritures
sainctes,
et
que
nous
tenions
le
chemin
que
nous
avons
desia
tenu
touchant
l'election
de
Dieu.
Cependant
nous
devons
aussi
cognoistre
en
general,
que
Dieu
gouverne
par
sa
providence
tellement
toutes
choses,
que
sa
volonte
est
comme
la
source
de
tout.
Voila
comme
nous
disons
qu'elle
est
la
necessite
de
toutes
choses.
Non
pas
que
par
cela
il
nous
salle
envelopper
Dieu
en
nos
iniquitez,
ne
que
[page
57]
nous
le
puissions
faire
aussi:
mais
il
faut
que
nous
tenions
ceste
doctrine
icy
comme
elle
nous
est
monstree
en
l'Escriture
saincte:
c'est
assavoir,
que
Dieu
dispose
tellement
toutes
choses,
que
rien
ne
se
fait
de
mauvais
de
son
coste,
car
il
est
iuste;
et
quant
aux
hommes,
qu'ils
pervertissent
et
renversent
tout
bien
en
iniquite;
qu'il
faudra
aussi
que
la
condamnation
de
tout
le
mal
qu'ils
font,
demeure
sur
leurs
testes.
Et
comment
cela?
Or,
il
est
vray
que
ceste
matiere
icy
seroit
de
longue
deduite,
qui
la
voudroit
dechiffrer
tout
au
long,
mais
nous
en
dirons
un
mot
seulement.
Voila
Dieu
qui
a
sa
volonte
pour
toute
raison,
et
ceste
volonte
est
tellement
conioincte
a
equite
et
droicture,
qu'il
ne
peut
vouloir
que
tout
bien.
Il
est
vray
que
les
hommes
voudront
bien
avoir
leurs
plaisirs,
leurs
appetits;
ils
pourront
bien
assuietir
leurs
volontez
a
leurs
affections
mauvaises
et
a
leurs
cupiditez:
par
ainsi
tout
est
perverty
et
corrompu
en
eux.
Et
pourquoy?
A
cause
que
l'homme
de
soy
est
suiect
a
fantasies
meschantes
[page
58]
et
a
desbordement,
qu'il
ne
tient
nulle
mesure,
qu'il
est
rendu
tout
desregle
:
mais
en
Dieu
est
tout
le
contraire.
Et
pourquoy?
Pource
que
la
volonte
de
Dieu
est
la
regle
des
regles,
la
Loy
des
loiz,
la
iustice
de
toute
iustice,
equite
de
toute
equite,
droicture
de
toute
droicture.
Bref,
c'est
la
fontaine
de
tout
bien.
Et
en
cela
il
nous
faut
bien
condamner
la
doctrine
des
Papistes
;
car
voila
que
disent
les
Theologiens
Papistiques
que
Dieu
a
deux
volontez,
l'une
ordonnee
et
l'autre
absolue.
Voila
un
blaspheme
Diabolique
que
celuy-la.
Quand
ils
concoivent
une
volonte
de
Dieu
autre
que
celle
qui
est
ordonnee
de
luy,
c'est
autant
comme
s'ils
disoyent,
qu'il
a
une
volonte
desbordee,
qu'il
ne
tient
moyen,
ne
mesure,
ne
droicture,
ny
equite,
en
tout
ce
qu'il
fait.
Et
n'est-ce
pas
trop
blasphemer,
que
d'attribuer
cela
a
Dieu?
Or,
au
contraire,
nous
disons
que
ceste
volonte
de
Dieu
est
ordonnee,
et
tellement
ordonnee,
que
c'est
la
source
de
toute
equite
et
iustice.
Cependant,
comme
i'ay
desia
dit,
la
iustice
de
Dieu
ne
[page
59]
nous
sera
point
tellement
|