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BRIEVE
INSTRUCTION
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rien
a.
mon
propos
qui
ne
soit
certain.
L'Apostre
done
ayant
parle
comment
Christ
a
este
humilie,
ayant
aussi
remonstre,
qu'il
faut
que
tous
fideles
soyent
faictz
conformes
a
luy,
il
adiouste
pour
consolation,
que
Iesus
Christ
n'a
pas
este
vaincu
par
la
mort:
mais
qu'il
en
a
este
superieur.
Consequemment,
afin
de
nous
certifier
que
ceste
vertu
de
sa
resurrection
[page
135]
nous
appartient,
il
dict,
que
non
seulement
les
vivans
l'ont
sentie,
mais
aussi
les
mortz:
et
non
seulement
les
fideles,
mais
aussi
les
incredules
et
rebelles.
Il
est
vray,
que
quand
ce
vient
a
distinguer,
il
ne
parle
que
de
la
seconde
espece:
mais
cela
n'empesche
point,
qu'il
ne
parle
premierement
de
tous
en
general.
Touchant
de
ce
qu'il
met
les
ames,
tant
des
bons
que
des
mauvais,
en
prison,
c'est
pour
signifier
le
desir
vehement
qu'avoyent
les
fideles
de
la
venue
de
Iesus
Christ,
lequel
les
tenoit
comme
en
angoisse.
Le
sens
donc
est
tel,
que
la
vertu
de
la
redemption
faicte
par
Christ,
est
apparue
aux
ames
des
mortz,
tant
des
fideles
comme
des
incredules.
Mais
quand
ce
vient
a
parler
en
especial,
il
laisse
les
premiers.
Toutesfoys
afin
que
nous
ne
soyons
point
en
dispute
touchant
du
sens,
comme
il
n'en
est
point
de
mestier
quant
a
la
matiere
presente,
seulement
ie
demande
a,
mes
gens,
assavoir
si
les
espritz,
dont
parle
l'apostre,
ne
sont
pas
ames
vivantes?
D'avantage,
il
adiouste
une
autre
sentence,
qui
est
encore
plus
claire:
assavoir
que
l'Evangile
a
este
presche
aux
mortz,
afin
qu'ilz
soyent
condamnez
en
la
chair,
quant
aux
hommes,
mais
qu'ilz
vivent
a
Dieu,
selon
l'esprit
(1
Pierre
4,
6).
Nous
voyons
comment
il
n'assubiectit
a
la
[page
136]
mort
que
le
corps,
reservant
l'ame
en
vie.
Le
semblable
avoit
este
demonstre
au
paravant
par
Salomon,
quand
en
decouvrant
la
mort
de
l'homme,
il
separe
l'ame
du
corps
de
bien
loing:
iusques
a
tant,
dit-il,
que
la
terre
s'en
retourne
en
sa
terre,
dont
elle
est
prinse,
et
que
l'esprit
s'en
aille
a
Dieu
qui
l'a
donne
(Eccles.
12,
7).
Si
on
glose
que
le
mot
d'esprit
ne
signifie
que
vie,
il
n'y
a
si
petit
enfant
qui
ne
voye
que
c'est
corrompre
le
texte.
Il
est
vray
que
quand
il
n'y
auroit
tesmoignage
que
ceste
sentence
de
Moyse,
ou
il
dict
(Exod.
3,
0),
que
Dieu
est
le
Dieu
d'Abraham,
Isaac
et
Iacob,
troys
cens
ans
ou
environ
apres
leur
mort,
il
suffiroit
bien
pour
ceux
qui
ne
voudroyent
point
estre
contentieux.
Mais
encor,
quelque
opiniastrete
qu'il
y
ait
aux
contredisans,
si
est-ce
que
l'exposition
que
nostre
Seigneur
Iesus
donne
de
ces
motz,
en
oste
toute
doute.
C'est
qu'il
remonstre
que
son
pere
n'est
point
le
Dieu
des
mortz,
mais
des
vivans
(Matth.
22,
32).
Ie
say
bien
qu'ilz
repliquent,
que
les
mortz
sont
appelles
vivans,
a
cause
de
l'esperance
de
la
resurrection.
Mais
cela
n'est
rien.
Car
puis
que
ainsi
est,
que
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