6:111 LE CATECHISME DE GEKEVE. L'ENFANT. Ouy: et qu'on les escoute recevant en humilite la doctrine du Seigneur par leur bouche. Tellement que quiconque les mesprise, et refuse de les ouyr, il reiette Iesus Christ, et se separe de la compagnie des fideles (Matth. 10, 40; Luc 10, 16). LB MINISTRE. Mais suffit-il d'avoir une fois este instruict par eux, ou s'il faut continuer? L'ENFANT. Ce n'est rien de commencer, si on ne poursuit et persevere tousiours. Car iusques a la fin il nous convient d'estre tousiours escoliers de Iesus Christ. Et il a ordonne les ministres Ecclesiastiques, pour nous enseigner en son nom. LE HIN1S1BE. l) N'y a-il point d'autre moyen outre la Parolle, par lequel Dieu se communique a nous? L'ENFANT. Il a conioinct ies Sacremens avec la predication de sa Parolle. LE MINISTRE. Qu'est-ce que Sacrement? L'ENFANT. C'est un tesmoignage exterieur de la grace de Dieu, qui par signe visible nous represente les choses spirituelles: afin d'imprimer plus fort en noz cueurs les promesses de Dieu, et nous en rendre plus certains. LE MINISTRE. Comment? un signe visible et materiel a il ceste vertu de certifier la conscience? L'ENFANT. Non pas de soymesme: mais entant qu'il est ordonne de Dieu a ceste fin. LE MINISTRE. Veu que c'est le propre office du sainct Esprit de seeller les promesses de Dieu en noz cueurs, comme attribues-tu cela aux Sacremens? L'ENFANT. Il y a grand difference entre l'un et l'autre. Car l'Esprit de Dieu, a la verite, est celuy seul qui peut toucher et esmouvoir noz cueurs, illuminer noz entendemens, [fol. 57] et asseurer noz consciences: tellement que tout cela doit estre iuge son oeuvre propre, pour luy en rendre louenge. Cependant, le Seigneur s'aide des Sacremens, comme d'instrumens inferieurs, selon que bon luy semble: sans que la vertu de son Esprit en soit aucunement amoindrie.