51:111 l l l SERMONS 112 donc, qu'un chacun de nous s'accorde, et soit que nous Usions chacun en son prive, soit que nous soyons enseignez en public, que nous soyons confermez en ceste parole qu'il plaist a Dieu nous communiquer. Yoila en somme ce que nous avons a retenir a fin que nous ayons tant plus grande affection a nous addonner du tout a ceste saincte parole, et qu'elle soit receue en tant plus grande reverence, comme aussi elle en est bien digne. Or nous nous prosternerons devant la maieste de nostre bon Dieu et Pere, le cognoissant comme nostre iuge, sinon qu'il ensevelisse nos fautes par sa misericorde infinie, et le prierons qu'il luy plaise au nom de nostre Seigneur Iesus Christ nous recevoir a. merci. Et cependant nous faire la grace de cheminer tellement que nous donnions vraye approbation que nous sommes ses enfans, et que ce n'est pas en vain qu'il nous a appelez. Et que ceste grace-la aussi profite tellement en nos coeurs, que nous y croissions, et y soyons confermez de plus en plus pour le servir et adorer en toute nostre vie en vraye obeissance de sa saincte parole. Ainsi nous dirons tous, Dieu tout puissant, Pere celeste etc. QUARANTEDEUX1EME SERMON. GALATES. Chap. VI, v. 12.13. Ce n'est point sans cause que Dieu a tant exhorte ceux qui devoyent annoncer sa parole de ne point cercher la grace des hommes ou leur faveur : mais comme fermer les yeux a tout regard humain, a fin qu'ils ne soyent point destournez ne ca ne la, ou empeschez de faire droitement leur office. Mesmes nous voyons qu'il est impossible de nous acquitter droitement, sinon que nous regardions a Dieu, et que nous destournions nostre veue des hommes: car nous serons facilement ^corrompus quand nous serons ainsi menez, et ne *faudra rien pour nous faire flechir ou d'un coste ou d'autre. Mais sur tout ceste constance est requise en ceux qui doivent porter la parole de Dieu : c'est qu'ils ne soyent induits ni par ambition ni par avarice pour parler en faveur des hommes et pour leur complaire, et qu'ils ne soyent point estonnez de nulle menace ou peril. Car l'experience monstre si tost qu'un homme craindra sa peau, ou bien il aura esgard a son profit, qu'en une minute de temps il sera change. Vray est que ceux qui appetent ainsi la grace des hommes ne se declarerent pas du premier coup meschans et ennemis de la verite: comme aussi nostre Seigneur Iesus au 10. chap. de sainct Iean met distinction entre les mercenaires et les loups. Apres qu'il a parle des bons pasteurs et fideles lesquels cerchent le salut commun du troupeau, il dit qu'il y a des loups ravissans, ou des larrons qui ne demandent sinon a mettre tout en pillage confusion et ruine. Et ce sont ceux qui bataillent ouvertement contre Dieu, et taschent et s'efforcent de renverser la pure doctrine de l'Evangile. Mais il y en a qui nagent entre deux eaux,