10.1:110 Pareillement que nul ne prenne la relaissee de son nepveu, ou de son arriere nepveu: et que nulle femme aussi ne prenne le mari de sa niepce, ou arriere niepce. Que nul ne prenne la relaissee de son frere, et que [page 33] nulle femme ne puisse prendre celui qui aura este mari de sa soeur. Que celui qui aura commis adultere avec la femme d'autruy, quand il sera venu en notice, ne la puisse prendre en mariage, pour le scandale et les dangers qui y sont. Si un mari ne vit point en paix avec sa femme, mais qu'ils ayent questions et debats ensemble, que on les appelle au Consistoire, pour les admonester de vivre en bonne concorde et union, et remonstrer a chacun ses fautes selon l'exigence du cas. Si on cognoit qu'un mari traitte mal sa femme, la battant et tourmentant, ou qu'il la menace de lui faire quelque outrage, et qu'on le cognoisse homme de colere desordonnee: qu'il soit renvoye par devant le Conseil, pour lui faire defenses expresses de ne la battre, sous certaine punition. Pour quelles causes un mariage doit estre deciaire nul. S'il advient qu'une femme se plaigne que celui qui l'aura prinse en mariage soit maleficio de nature, ne pouvant avoir compagnie de femme, et que cela se trouve vray par confession, ou visitation: que le mariage soit declare nul, et la femme declaree libre, et defenses faites a l'homme de ne plus abuser nulle femme. [page 34] Pareillement si l'homme se complaind de ne pouvoir habiter avec sa femme par quelque defaut qui sera en son corps, et qu'elle ne veuille souffrir qu'on y remedie: apres avoir cognu la verite du faict, que le mariage soit declaire nul. Pour quelles causes le Mariage peut estre rescinde. Si un mari accuse sa femme d'adultere, et qu'il la prouve telle par tesmoignages, ou indices suffisans, et demande d'estre separe par divorce, qu'on luy ottroye: et par ce moyen qu'il ait puissance de se marier ou bon luy semblera, combien qu'on le pourra exhorter de pardonner a sa dicte femme: mais qu'on ne luy en face point d'instance, pour le contraindre outre son bon gre. Combien qu'anciennement le droict de la femme n'ait point este egal a celuy du mari en cas de divorce: puis que selon le tesmoignage de l'apostre, l'obligation est mutuelle et reciproque