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11
SERMON
I
12
iamais
propice,
que
nous
ne
pourrons
pas
l'invoquer,
D'attendre
nul
bien
qui
soit
de
luy,
iusques
a
tant
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
nous
apparoisse,
et
qu'il
se
mette
la
pour
nous
conduire
a
Dieu
son
Pere,
et
qu'il
approche
de
nous,
en
nous
testifiant
que
Dieu
nous
sera
prochain
en
sa
personne.
Or
devant
que
passer
plus
outre,
quant
aux
trois
mots
qui
sont
ici
mis,
Grace,
et
misericorde,
et
paix:
nous
en
avons
desia
expose
les
deux,
grace
et
paix,
et
avons
dit
en
somme
que
ce
mot
de
grace
emporte
que
Dieu
nous
aime,
et
qu'il
se
declare
propice
envers
nous.
Le
mot
de
paix
emporte
en
general
toute
prosperite.
Or
par
cela
il
nous
est
signifie
que
nous
sommes
m
al-heureux
iusques
a
tant
que
Dieu
se
soit
reconcilie
avec
nous,
et
qu'il
nous
ait
receus
en
son
amour,
voire
quand
nous
aurions
tout
ce
qu'il
est
possible
de
souhaiter,
et
que
le
monde
nous
estimera
tant
heureux
que
merveilles,
nous
aurons
beau
nous
applaudir,
tant
y
a
que
nous
serons
tousiours
miserables,
iusques
a
tant
que
nous
soyons
asseurez
que
Dieu
nous
aime,
et
qu'il
nous
recoit
pour
ses
enfans.
Et
pourquoy?
car
il
faut
que
tous
les
biens
dont
nous
iouissons
en
ce
monde,
nous
soyent
convertis
a
malheur,
et
qu'ils
nous
soyent
bien
cher
vendus,
iusques
a.
tant
que
Dieu
nous
ait
receus
en
son
amour.
Mais
au
contraire,
sommes-nous
aimez
de
Dieu?
sommes-nous
fondez
en
sa
grace?
il
nous
envoyera
ce
qu'il
scaura
nous
estre
propre.
Comme
nous
voyons
qu'il
persecute
ceux
qui
sont
reiettez
de
luy:
et
encores
qu'il
permette
qu'ils
ayent
des
biens
selon
le
monde,
si
est-ce
qu'ils
n'en
ont
point
une
vraye
iouissance,
pource
qu'ils
sont
tousiours
en
trouble:
mais
a
l'opposite
il
envoyera
a
ses
enfans
ce
qu'il
cognoist
leur
estre
propre
et
utile,
et
s'ils
ont
faute
et
indigence,
il
les
consolera,
en
sorte
qu'ils
se
pourront
glorifier
au
milieu
des
miseres
:
comme
dit
S.
Paul,
que
quand
nous
avons
ceste
certitude
de
l'amour
de
Dieu,
que
nous
avons
nos
ames
qui
se
reposent
en
luy,
nous
pouvons
non
seulement
nous
glorifier
de
l'esperance
qu'il
nous
donne
de
la
vie
celeste,
mais
en
ceste
vie
presente,
scachans
qu'il
nous
aime,
encores
que
nous
soyons
affligez,
nous
sommes
resiouis:
quand
nous
scavons
qu'il
convertira
le
tout
a
nostre
salut,
puis
qu'il
nous
donne
desia
ce
sentiment,
qu'il
en
a
le
soin.
Voila
comme
les
miseres
serviront
aux
enfans
de
Dieu,
et
par
ce
moyen
ils
se
pourront
glorifier
en
icelles.
Maintenant
donc
nous
voyons
comme
la
grace
de
Dieu
est
le
commencement
de
tout
bien
et
de
toute
felicite.
Et
ce
n'est
point
sans
cause
que
S.
Paul
les
conioint.
Et
par
cela
aussi
nous
sommes
admonestez
de
ne
point
mettre
la
charrue
devant
les
boeufs,
quand
nous
demandons
a
Dieu
ce
qui
nous
est
propre.
Mais
voici
l'ordre
que
nous
avons
a
tenir,
c'est
qu'en
premier
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