46:11
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HARMONIE
EVANGELIQUE.
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de
sainctete
et
de
religion,
toutesfois
S.
Luc
luy
dit
qu'il
ha
besoin
d'estre
encores
mieux
certifie,
et
d'avoir
asseurance:
non
pas
qu'auparavant
il
doutast,
mais
c'est
(comme
i'ay
desia
touche)
que
nostre
foy,
combien
qu'elle
soit
sans
feintise,
ne
laisse
pas
d'estre
tousiours
meslee
avec
beaucoup
de
doutes
et
de
varietez.
Et
nous
experimentons
assez
cela,
quand
chacun
pensera
a
soy
sans
flaterie.
Mais
nous
cuidons
estre
habiles
tant
et
plus
hors
du
combat:
et
nostre
Seigneur
se
venge
d'une
telle
arrogance
et
fierte,
quand
ii
nous
envoye
quelques
troubles,
et
que
nous
sommes
esperdus.
Ainsi
donc
apprenons
de
tousiours
croistre
cependant
que
nous
vivons
en
ce
monde
:
croistre
(di-ie)
pour
nous
confermer
en
la
parole
de
Dieu,
scachans
que
nous
sommes
petis
enfans,
qui
ont
besoin
de
parvenir
a
la
perfection
d'aage,
qui
ne
sera
accompli,
que
iusques
a
ce
qu'il
nous
retire
de
ce
monde,
et
que
nous
serons
pleinement
unis
a
Iesus
Christ.
Bref,
si
nous
desirons
d'estre
Chrestiens
devant
Dieu,
et
devant
ses
Anges,
il
ne
faut
point
nous
espargner
tout
le
temps
de
nostre
vie,
de
tousiours
proufiter,
et
ne
nous
point
exempter
d'estre
enseignez,
comme
font
beaucoup
de
coquars,
qui
cuident
estre
les
plus
grans
docteurs
du
monde,
quand
ils
auront
quelque
bon
mot
au
bout
de
la
langue.
Car
quand
nous
serions
excellens
iusquesla,
de
pouvoir
enseigner
toutes
choses
aux
autres,
si
faut-il
que
nous
soyons
disciples:
autrement
malheur
sur
celuy
qui
s'ingere
d'enseigner,
s'il
n'addresse
la
doctrine
a
soy,
et
qu'il
ne
se
rende
suiet
a
icelle,
qu'il
ne
se
mette
du
rang
commun.
Car
non
seulement
celuy
qui
est
en
office
et
charge
de
docteur,
et
qui
ha
grande
intelligence
de
l'Escriture
saincte,
doit
profiter
en
ce
qu'il
monstre,
mais
il
se
doit
aussi
ranger
a
ceste
modestie
et
sobriete,
de
recevoir
l'instruction
des
plus
petis.
Voyla
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
sur
ce
passage:
c'est
que
nous
profitions
en
l'eschole
de
Dieu
tout
le
temps
de
nostre
vie.
Et
notamment
il
est
dit,
que
Theophile
prenne
asseurance
des
choseSy
esquelles
il
a
este
enseigne.
Et
ce
mot
d'asseurance
revient
a
la
certitude
dont
il
a
este
parle.
Et
c'est
pour
tousiours
mieux
exprimer
la
vraye
nature
de
la
foy,
et
pour
la
separer
d'avec
les
opinions
que
les
hommes
peuvent
concevoir,
et
sans
arrest
neantmoins.
Car
combien
que
les
Turcs,
et
les
Papistes,
et
leurs
semblables
soyent
opiniastres
iusques
au
bout,
tant
y
a
qu'il
n'y
a
point
de
fermete
en
eux.
Et
pourquoy?
Pource
qu'ils
sont
preoccupez
d'une
telle
rage,
qu'ils
reiettent
toute
bonne
doctrine:
ils
ont
les
oreilles
bouschees:
bref,
ils
sont
enyvrez,
voire
ensorcelez
du
tout,
pour
ne
point
donner
lieu
a
la
verite
de
Dieu.
Yoyla
donc
comme
pour
un
temps
ils
sont
endurcis
en
leurs
mensonges,
voire,
mais
cependant
si
on
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