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l
SERMON
CXIX
12
donc
pour
un
Item,
qu'il
nous
faut
tenir
la
bride
courte
a
tous
courroux:
voire
quand
nous
sommes
incitez
a
nous
fascher
contre
nos
prochains
au
regard
de
nos
personnes.
Mais
il
y
a
un
courroux
qui
est
bon,
c'est
a
savoir
qui
procede
du
sentiment
que
nous
avons
quand
Dieu
est
offense.
Quand
donc
nous
sommes
.enflammez
d'un
bon
zele,
et
que
nous
maintenons
la
querelle
de
Dieu,
si
nous
sommes
courroucez,
o
nous
ne
sommes
pas
coulpables
en
cela:
mais
notons
que
ce
courroux
ici
est
sans
acception
de
personnes.
Si
quelqu'un
est
courrouce
d'une
passion
charnelle,
o
celui-la
a
regard
a
soy,
et
se
veut
maintenir:
et
puis
il
veut
monstrer
qu'il
porte
faveur
a
ses
amis,
et
qu'il
fait
plus
pour
eux
que
pour
les
autres,
il
y
a
donc
acception
de
personnes,
d'autant
que
nous
avons
regard
a
nous.
Plustost
il
faut
que
nous
nous
courroucions
contre
nous,
si
nous
voulons
que
Dieu
approuve
nostro
ire
et
nostre
courroux.
Et
c'est
ce
que
sainct
Paul
dit
(Eph.
4,
26):
car
il
allegue
notamment
ce
qui
est
dit
au
Pseaume
(4,
5),
de
nous
courroucer,
voire
sans
offenser.
Et
comment
cela
se
fait-ii?
C'est
quand
l'homme
entre
en
soy,
et
qu'il
s'espluche
a
bon
escient,
et
qu'il
n'a
point
tant
regard
aux
autres
qu'a
soy
pour
se
condamner,
et
pour
batailler
contre
toutes
ses
passions.
Voila
donc
comme
il
nous
faut
courroucer,
et
par
quel
bout
il
nous
faut
commencer
nostre
courroux,
si
nous
voulons
qu'il
soit
approuve
de
Dieu:
c'est
a
savoir
qu'un
chacun
regarde
a
soy,
et
qu'il
se
despite
contre
ses
pechez
et
contre
ses
vices:
et
que
nous
iettions
la
nostre
colere,
voyans
que
nous
avons
provoque
l'ire
de
Dieu
contre
nous,
voyans
que
nous
sommes
pleins
de
tant
de
povretez.
Que
donc
nous
soyons
faschez
et
despitez
de
cela,
que
nous
commencions
par
un
tel
bout:
et
puis
que
nous
condamnions
le
mal
par
tout
ou
il
sera
trouve,
et
en
nous
et
en
nos
amis:
et
que
nous
ne
soyons
point
menez
de
quelque
haine
particuliere:
que
nous
ne
iettions
point
nostre
rage
sur
quelqu'un,
d'autant
que
desia
nous
sommes
preoccupez
de
quelque
affection
mauvaise
contre
luy.
Voila
comme
nostre
courroux
sera
louable,
et
monstrerons
qu'il
procede
d'un
vray
zele
de
Dieu.
Vray
est
que
nous
ne
pourrons
point
encores
tenir
mesure:
car
combien
que
le
zele
de
Dieu
domine
en
nous,
si
est-ce
qu'encores
pourrions
nous
faillir
excedans
mesure,
n'estoit
que
Dieu
nous
retint.
Il
faut
donc
que
nous
ayons
et
prudence
et
moderation
en
ce
zele.
Mais
tant
y
a
(comme
i'ay
desia
dit)
que
ce
courroux
de
soy
sera
louable,
quand
il
viendra
de
ceste
source,
c'est
a
savoir
que
nous
haissions
le
mal
par
tout
ou
il
sera
trouve,
et
fust-ce
en
nos
personnes.
Or
maintenant
donc
qu'est-ee
que
nous
avons
a
noter
de
ce
passage?
En
premier
lieu
c'est
que
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