28:11
l
l
SERMON
CXXV.
12
que
Dieu
parlant
des
bestes
nous
a
plustost
voulu
induire
a
nous
acquitter
de
nostre
devoir
mutuel
les
uns
envers
les
autres.
Comme
aussi
quand
sainct
Paul
amene
ce
passage:
Qu'on
ne
liera
point
la
gueule
du
boeuf
qui
travaille:
Pensons-nous
(dit-il)
que
Dieu
ait
regarde
les
bestes
simplement?
Mais
c'a
este
en
faveur
des
hommes
qu'il
a
parle.
Que
si
nous
ne
devons
point
espargner
la
nourriture
a
une
beste
qui
travaille
sous
nostre
main,
et
pour
nostre
profit:
quand
nous
avons
quelque
manouvrier,
ou
quelcun
qui
s'employe
a
nostre
service,
ne
luy
devons-nous
point
sa
nourriture?
Or
il
est
vray
que
S.
Paul
parle
la
des
ministres
de
la
parolle:
mais
en
general
nous
sommes
amenez
a
ceste
equite,
que
si
un
homme
travaille,
c'est
bien
raison
qu'il
soit
nourri.
Et
pourquoy?
Car
Dieu
a
ainsi
parle
des
boeufs.
Et
il
en
a
parle
pour
nous
faire
plus
grande
honte:
comme
s'il
disoit:
Un
boeuf
aura
iuste
raison
de
vous
condamner.
Il
est
vray
qu'il
n'a
point
de
parolle
comme
nous:
mais
si
est-ce
que
vous
ne
pourrez
point
tellement
eschapper,
que
Dieu
ne
vous
condamne
comme
cruels
et
ingrats,
quand
vous
n'aurez
point
eu
pitie
des
bestes
brutes.
Il
est
dit
aux
Prov.
de
Salomon,
que
l'homme
iuste
a
le
sang
de
son
cheval,
et
de
ses
bestes
qui
labourent
pour
luy.
Or
puis
qu'ainsi
est,
quand
les
povres
gens
que
vous
aurez
employe
en
oeuvre,
et
qui
auront
mis
leur
travail,
leur
sueur
et
leur
sang
pour
vous,
n'auront
point
este
salariez
comme
il
appartient,
et
que
vous
ne
les
aurez
point
soulagez
et
supportez:
s'ils
en
demandent
vengeance
a
Dieu
contre
vous,
qui
sera
vostre
procureur,
ou
vostre
advocat
qui
vous
puisse
faire
eschapper?
Et
ainsi
apprenons,
quand
il
est
ici
parle
des
boeufs
et
des
asnes,
que
nous
les
devons
soulager
quand
ils
seroyent
accablez
sous
le
fardeau:
que
par
plus
forte
raison
nous
devons
bien
soulager
nos
prochains,
quand
nous
les
voyons
estre
grevez
et
empressez,
qu'il
faut
que
nous
les
secourions
:
et
mesmes
une
beste
ne
pourra
point
crier
pour
nous
esmouvoir
a
pitie
et
compassion.
Il
faut
donc
que
nous
y
allions
de
nostre
bon
gre,
encores
que
nous
n'en
soyons
point
solicitez
ni
requis.
Par
cela
nous
sommes
admonnestez
aussi
bien,
qu'encores
qu'un
homme
ne
crie
point
au
meurtre,
et
qu'il
ne
se
lamente
point
beaucoup,
que
la
necessite
nous
doit
suffire,
et
que
nous
devons
aller
au
devant,
que
nous
ne
le
devons
point
laisser
languir
iusques
a
tant
qu'il
n'en
puisse
plus,
et
qu'il
soit
contraint
de
dire:
Helas!
secourez-moy.
Nous
ne
devons
point
donc
estre
si
tardifs.
Et
pourquoy?
Encores
qu'une
beste
ne
puisse
mot
dire,
si
est-ce
que
Dieu
nous
commande
de
la
secourir.
Tant
plus
donc
devonsnous
un
tel
office
a
nos
prochains.
Et
au
reste,
si
on
demande
quels
sont
ces
fardeaux,
sainct
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