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EPISTOLAE
3949.3950
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porter
telle
reverence
que
ie
debvois,
et
avoir
pareille
affection
de
memploier
a
vous
faire
service,
desirant
que
Dieu
m'en
donnat
le
moien:
car
ie
ne
puis
estre
son
serviteur,
que
ie
nayme
et
honore
les
vertus
excellentes
qu'il
a
mises
en
vous.
Mais
pource
que
ie
ne
pouvois
mieulx,
ie
me
suis
contente
iusques
a,
maintenant
d'avoir
souvenance
de
vous,
priant
le
pere
celeste
de
vous
conserver
et
acroistre
en
vous
les
dons
de
son
esprit.
Et
daultant
plus
ay
ie
este
ioyeulx,
aiant
entendu
par
le
porteur
lequel
est
a,
vostre
service,
que
de
vostre
grace
vous
m'aviez
donne
ouverture
a
faire
ce
que
ie
n'osois
pas,
encores
que
ien
eusse
bonne
devotion.
Ie
vous
remercie
doncques
humblement,
Monseigneur,
de
ce
qu'il
vous
a
pleu
me
mander
ie
bon
vouloir
que
vous
avez
envers
moy,
non
seulement
pource
que
ie
prise
beaucoup
d'estre
en
vostre
bonne
grace,
mais
daultant
que
vous
m'avez
donne
occasion
de
vous
declerer
combien
ie
vous
suis
affectionne
serviteur.
Ce
pendant
daultant
que
ie
ne
le
puis
demonstrer
par
aultre
effect
qu'en
procurant
vostre
salut
et
j
applicquant
ce
que
Dieu
ma
donne,
iauray
la
mon
refuge.
Cest
de
vous
prier,
Monsieur,
et
exhorter
au
nom
de
Dieu
de
prendre
couraige
a
poursuyvre
ce
que
vous
avez
si
bien
et
heureusement
commence.
Depuis
quelque
temps
vous
avez
este
pour
ung
homme
de
vostre
estat
et
qualite
examine
au
vif,
et
Dieu
vous
a
donne
vertu
invincible
pour
suffire
a
tout.
Ce
a
este
une
bonne
approbation
de
vostre
foy.
Mais
vous
ne
pouvez
estre
trop
adverty
que
ce
nest
point
la
fin,
et
quil
vous
reste
a
batailler
contre
beaucoup
de
tentations.
Car
la
crestiente
ne
se
demonstre
pas
seulement
a
porter
les
armes
et
exposer
corps
et
biens
pour
maintenir
la
querelle
de
l'evangile,
mais
a
nous
assubiectir
plainement
en
l'obeissance
de
celuy
qui
nous
a
tant
cherement
acquis,
a
fin
d'estre
gloriffie
en
nostre
vie
et
en
nostre
mort.
Voicy
donc,
Monsieur,
enquoy
il
vous
fault
perseverer,
en
ne
vous
lassant
point
de
combatre
non
pas
seulement
a
lespee
contre
les
ennemys
visibles,
mais
contre
tout
ce
qui
vous
pourroit
distraire
ou
empescher
de
bon
chemin.
Qui
plus
est,
oultre
ce
que
nous
sommes
tant
fragilles
et
que
nous
avons
a
soustenir
des
combatz
interieurs
en
nombre
infini,
le
diable
ne
cesse
de
nous
susciter
beaucoup
de
traverses,
ou
pour
nous
faire
tourner
bride,
ou
pour
nous
faire
refroidir.
Ainsy
quant
il
est
question
de
repos
regardons
au
ciel,
quelque
relasche
que
Dieu
nous
donne
icy
bas
pour
long
temps.
Ie
ne
dicts
pas
cecy
par
deffiance,
pource
que
ie
me
tiens
asseure
que
Dieu
qui
vous
a
donne
de
si
bonnes
marques
ne
vous
abandonnera
iamais.
Mais
vous
experimentez
assez,
Monsieur,
que
nous
ne
pouvons
pas
estre
trop
bien
munis
pour
resister
a,
tant
de
tentations
dont
nous
som-
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