17:11 11 EPISTOLAE 2788.2790 12 biens spiri tu elz que desia nous sentons en partie, pour nourrir lesperance que nous en devons avoir, iusque a ce quil nous soit donne den iouir pleinement. Et combien que les afflictions2) vous soyent dures, de racheter si cherement Monsieur vostre fils,3) si vous fault il estre plustost incitee par la de vous arrester du tout au ciel. Car combien que Dieu ait modere le chastiement quil luy a pleu vous envoier, si vous a il assez advertie pour un coup, comme en passant, quelles sont les revolutions de ce monde. Ainsi ie vous prie, ma Dame, faire valoir un tel aiguillon pour avoir vostre coeur plus a delivre en passant par ce pellerinage terrien auquel les pauvres incredules sont plongez. Cependant quil vous souvienne que Dieu non seulement nous propose nostre pleine felicite la hault, mais aussi nous promet de nous tenir icy bas en sa garde. Ie croy au reste que Ihomme lequel ie vous ay adresse sera desia par dela. Ie ne luy ay voulu bailler la presente craignant les rencontres. Ie cognois de long temps sa preudhomie et integrite, pour vous en rendre bon tesmoignage, aussi quaiant vray desir et zele de servir a Dieu, il semploiera fidelement a loeuvre que vous requerez, et confermera la bonne doctrine par bon exemple de vie. Ie lay choisi aussi pource que non seulement il est homme rassis et paisible, mais honneste gentilhomme et considere. Attandant donc que Dieu nous face ce bien de vous veoir de rechef, il vous plaira de laccepter et luy donner courage a vous faire un service qui vous doit estre agreable par dessus tous. Ma Dame, apres mestre4) recommande a vostre bonne grace, ie supplie nostre bon Dieu vous gouverner tousiours par son Esprit, vous augmenter en tout bien, vous avoir en sa garde, faisant prosperer vous et vostre maison. Ce 5. de ianvier 1558. Vostre treshumble serviteur, Charles Despeville. 2) Le MS. de Paris ajoute: domestiques. 3) II avait ete fait prisonnier a S. Quentin le 10 Aout 1557 (iv. 2702). Le 22. Nov. la marquise s'adressa a Berne pour unemprunt de 30,000 ecus d'or destines a sa rancon. Les Bernois ny consentirent, apres des negociations prohngees, que vers la fin de Janvier, et au moyen diune hypotheque sur le comte de Neuchatel et les autres biens du due de Longuemile, avec garantie des quatre ministraux et des citoyens de Neuchatel Ce n'est que le 22. juillet que Vemprunt fui effectue et les Bernois s1 adresserent au roi d'Angleterre et au comte dEormes pour faire obtenir a la marquise des conditions favorables. (Ruchat VI. 224.) 4) le MS. de Paris ajoute: humblement.