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BRIEVE
INSTRUCTION
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et
privent
ceux
qui
luy
attribuent
ie
ne
say
quel
corps
celeste,
qui
n'ait
rien
de
commun
avec
le
nostre.
Semblablement
toute
la
dispute
que
mene
sainct
Paul
aux
Corinthiens,
pour
fonder
nostre
resurrection
universelle
en
celle
de
Christ,
ne
consisteroit
non
plus,
s'il
n'avoit
une
nature
commune
avec
nous
(1
Cor.
15,
12
suiv.).
Puis
que
Christ
est
ressuscite,
dit-il,
nous
ressusciterons.
Et
s'il
n'y
avoit
de
resurrection
pour
nous:
Christ
ne
seroit
[page
119]
point
ressuscite.
Il
y
auroit
replique
bien
prompte
pour
contredire
a
cela,
si
on
pouvoit
alleguer
que
Iesus
Christ
eust
apporte
un
corps
celeste
avec
soy
au
ventre
de
sa
mere.
Car
ce
ne
seroit
pas
de
merveille
qu'une
substance
venue
du
ciel
fast
exempte
de
corruption.
Et
ne
s'ensuyvroit
pas
pourtant
que
noz
corps
qui
sont
terrestres,
et
n'ont
en
eux
que
matiere
de
pourriture
deussent
ressusciter.
Pour
avoir
donc
bon
fondement
en
toute
ceste
deduction,
il
est
requis
que
nostre
Seigneur
Iesus
participe
en
une
mesme
nature
avec
nous.
Car
voila
toute
l'esperance
de
resurrection
que
nous
pouvons
avoir,
que
ceste
chair
que
nous
portons
maintenant
corruptible,
est
desia
ressuscitee
en
Iesus
Christ,
a
pris
possession
du
ciel,
et
est
la
immortelle.
Par
ce
moyen,
dy-ie,
nous
avons
une
bonne
arre
et
seure
pour
nous
certifier.
Autrement
non.
1)
Et
en
un
autre
passage,
le
mesme
Apostre
voulant
monstrer,
comme
le
Seigneur
Iesus
est
nostre
mediateur,
notamment
dict,
qu'il
est
homme
(1
Tim.
2,
5).
D'autant
qu'il
savoit
bien
que
iamais
nous
ne
pourrions
estre
induis
a
nous
retirer
vers
luy,
si
nous
n'avions
premierement
ceste
persuasion,
qu'il
fust
prochain
de
nous,
et
qu'il
nous
attouchast.
Voila
donc
ou
gist
et
se
[page
120]
repose
nostre
confiance,
pour
nous
faire
tenir
a
Iesus
Christ,
et
le
chercher
pour
mediateur
:
assavoir,
entant
qu'il
nous
est
conioinct,
et
participe
en
une
mesme
nature
avec
nous.
Et
c'est
ce
qu'entend
le
Prophete
Esaie,
en
disant
qu'il
a
este
faict
Immanuel
(Ies.
7,
14):
c'est
a
dire,
Dieu
avec
nous.
Car
cela
ne
peut
estre
sans
vraye
similitude
et
union
de
nature.
Il
y
a
encor
d'autres
raisons
peremptoires
a
ce
propos,
lesquelles,
combien
qu'elles
ne
soyent
exprimees
en
l'escriture,
toutesfoys
elles
ne
laissent
pas
d'estre
certaines,
d'autant
qu'elles
sont
fondees
en
icelle.
Car
qu'il
fust
necessaire
que
celuy
qui
devoit
estre
nostre
mediateur,
fust
vray
Dieu
et
vray
homme,
il
appert
par
l'office
du
mediateur,
qui
est
de
reconcilier
les
hommes
avec
Dieu
et
abolir
l'inimitie
mortelle,
qui
y
estoit
au
paravant.
Or
il
n'y
avoit
nulle
esperance
que
cela
se
fist,
sinon
1)
Alioqui
omni
spe
destituti
sumus.
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