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SERMONS
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nous
sommes
:
mais
s'il
y
a
extreme
necessite
(comme
i'ay
dit),
alors
nous
sommes
tant
plus
eschauffez
pour
subvenir
aux
indigens.
Mais
quand
nous
sommes
d'un
pays
et
d'une
langue,
alors
nous
nous
voyons
plus
approchez,
et
cela
augmente
l'affection
qui
autrement
en
general
seroit
froide:
mais
encores
quand
il
y
a
amitie
et
privaute
de
voisinage,
cela
est
encores
plus,
comme
nous
voyons
ceux
qui
sont
d'un
pays,
ils
diront,
Et
c'est
pour
le
moins,
puis
que
Dieu
nous
a
ainsi
approchez,
que
nous
taschions
de
servir
l'un
a
l'autre.
Apres
les
voisins
qui
demoureront
en
une
mesme
rue,
et
qui
communiqueront
privement
ensemble,
nous
voyons
qu'ils
sont
comme
parens
et
affins.
Or
par
plus
forte
raison
ceux
qui
sont
de
une
mesme
maison,
et
qui
sont
la
recueillis
comme
en
un
petit
corps,
Dieu
les
tient
comme
enserrez
:
il
les
embrasse
la
comme
si
un
pere
avoit
tous
ses
enfans
a
l'entour
de
luy.
D'autant
donc
que
nous
devons
estre
induits
a
nous
employer
de
tant
meilleur
courage,
quand
Dieu
nous
a
ainsi
unis
et
approchez
si
familierement
l'un
de
l'autre
S.
Paul
notamment
dit
que
tous
fideles
et
tous
ceux
qui
font
profession
d'un
mesme
Evangile
avec
nous,
que
ceux-la
sont
comme
domestiques,
c'est
a
dire
d'une
mesme
maison.
Car
Domestique
cPest
autant
comme
celuy
qui
habite
en
un
mesme
mesnage.
Et
de
faict
l'Eglise
est
appelee
la
maison
de
Dieu,
et
il
reside
au
milieu
de
nous.
Quand
l'Escriture
parle
ainsi,
elle
n'entend
pas
qu'il
nous
sale
estre
comme
en
ce
temple
material
pour
estre
conioints
ensemble:
mais
encores
que
chacun
soit
en
son
mesnage,
si
est-ce
que
Dieu
nous
a
tellement
recueillis
a
soy,
que
nous
sommes
comme
domestiques
l'un
de
l'autre,
et
non
seulement
bourgeois
du
royaume
celeste:
mais
il
y
a
encores
ie
ne
scay
quoy
plus
prochain,
et
qui
nous
doit
tenir
plus
unis.
Bref,
quand
ii
est
dit
que
ceux
qui
veulent
estre
enfans
de
Dieu
sont
tous
ensemble
de
sa
maison,
c'est
pour
monstrer
qu'il
y
a
comme
une
fraternite
commune.
Et
combien
que
les
freres
terriens
se
separent,
et
que
chacun
se
retire
a
part,
si
nous
faut-il
tousiours
demourer
en
ceste
union
que
Dieu
dedie
entre
nous.
Quand
nous
oyons
cela,
ne
faut-il
pas
que
nous
soyons
plus
stupides,
et
que
nous
surmontions
en
cruaute
les
bestes
brutes
et
sauvages,
si
nous
ne
sommes
esmeus
a
employer
ce
que
Dieu
nous
a
donne
pour
le
secours
de
nos
prochains,
ie
di
des
fideles?
Nous
voyons
donc
maintenant
en
somme
l'intention
de
sainct
Paul:
c'est
puis
que
Dieu
nous
a
obligez
a
bien
faire
a
tous
hommes,
d'autant
qu'ils
sont
nostre
chair,
que
nulle
malice
n'empesche
que
chacun
ne
s'efforce
a
s'acquitter
en
general
envers
ceux
que
Dieu
nous
presente,
et
ausquels
il
veut
esprouver
nostre
humanite.
Mais
cependant
puis
qu'il
nous
a
recueillis
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