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toute
droiture.
Mais
regardons
aussi,
d'autrepart,
quelle
est
celle
raison.
Il
semble
a
d'aucuns,
que
sainct
Paul
a
este
despourveu
de
response,
quand
il
a
dit:
Homme,
qui
es-tu,
qui
te
puisses
eslever
a
l'encontre
de
Dieu?
(Rom.
4,
20.)
Mais,
c'est
la
meilleure
solution
qu'il
puisse
donner,
que
celle-la
[page
33].
Et
qu'ainsi
soit,
ne
pensons
point
que
Dieu
ne
nous
puisse
bien
satisfaire,
qu'il
n'ait
de
quoy,
quand
il
seroit
question
qu'il
respondist,
et
qu'il
nous
monstrast:
Voila
pourquoy
i'ay
fait
cecy
ou
cela.
Mais
en
premier
lieu,
prenons
le
cas,
que
Dieu
se
voulust
assubiettir
a
nous,
en
sorte
qu'il
fust
la
comme
devant
son
iuge,
pour
s'excuser,
voire
:
Vous
trouvez
a
dire
en
cecy?
Et
voila
pourquoy
ie
l'ay
fait.
Quand
Dieu
se
voudrait
assubiettir,
comme
pour
nous
rendre
compte
de
tout
ce
qu'il
fait,
regardons
un
peu
si
nous
pourrions
concevoir
ceste
gloire
de
Dieu,
ceste
maieste
qui
e&t
en
luy,
en
sorte
que
nous
la
puissions
porter.
Mais
au
contraire
il
faudroit
que
nous
fussions
abysmez
par
icelle,
quand
nous
irions
avec
une
telle
audace
et
si
desbordee.
Et
pourtant,
que
nous
sachions
quelle
est
nostre
capacite:
c'est
assavoir,
que
nous
sommes
si
rudes
et
si
ignorans,
que
nous
ne
pouvons
pas
comprendre
ce
que
Dieu
a
voulu
nous
estre
cache.
Mais
cependant
tenons
pour
tout
resolu,
que
Dien
a
iuste
cause
de
faire
ce
qu'il
fait,
combien
[page
34]
qu'elle
nous
soit
cachee,
que
les
choses
que
nous
ne
cognoissons,
ne
laissent
point
d'estre,
pourtant.
Car
nous
ne
voyons
point
encores
les
choses
faites
face
a
face.
Nous
ne
les
voyons
point
a
l'oeil,
comme
sainct
Paul
en
traitte
en
un
autre
passage.
Bref,
iamais
nous
ne
comprendrons
ce
mystere
icy
et
secret
si
haut
et
si
excellent,
sinon
en
ayant
ceste
mansuetude
pour
dire
:
Et
bien,
si
nous
ne
voyons
la
raison
pourquoy
Dieu
besongne
ainsi,
tant
y
a
qu'il
nous
doit
suffire
qu'il
est
iuste;
et
sur
cela
de
profiter
tousiours
en
la
cognoissance
de
sa
volonte.
Or
quand
a
ceux
qui
disent,
qu'on
pourroit
bien
se
passer
de
ceste
doctrine
icy,
et
qu'on
pourroit
prescher
la
foy
et
la
repentance,
sans
dire
qu'il
y
en
a
qui
sont
esleus
de
Dieu;
ceux-la
veulent
estre
plus
sages
que
luy-mesme.
Il
est
vray
qu'il
nous
faut
estre
sobres,
comme
ie
vien
de
dire,
et
nous
ne
pouvons
trop
garder
d'attrempance
pour
ne
point
exceder
nos
limites,
comme
Dieu
nous
l'a
commande.
Mais
la
mesure
de
ceste
sobriete,
d'ou
nous
la
faut-il
prendre?
Est-ce
de
nostre
[page
35]
sagesse,
ou
de
Dieu
mesme?
Il
est
bien
certain
que
Dieu
cognoit
ce
qu'il
nous
est
expedient
d'entendre.
Or
puis
qu'ainsi
est,
qu'il
nous
declare.ce
que
nous
avons
desia
veu,
il
faut
donc
que
nous
le
cognoissions,
mais
il
ne
faut
point
que
nous
passions
outre.
Si
tost
que
Dieu
aura
coupe
le
chemin,
il
faut
que
nous
demourions
la
tout
courts.
Et
ainsi,
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