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qu'ils
ne
regardent
point
qu'il
y
doit
avoir
une
communaute
envers
tous
hommes.
Voila
donc
pourquoy
sainct
Paul
notamment
dit
qu'il
nous
faut
tascher
de
bien
faire
a
tous,
voire
a
ceux
qui
en
sont
indignes,
et
fussent-ils
nos
ennemis
mortels.
Il
est
vray
que
cela
est
dur
et
contraire
a
nostre
inclination:
mais
voila
aussi
ou
Dieu
nous
esprouve
tant
mieux^
Car
si
nous
faisons
bien
a
ceux
qui
le
meritent,
a
ceux
qui
le
peuvent
re
valoir,
ce
n'est
pas
pour
monstrer
que
nous
vueillions
servir
a
Dieu,
car
nous
aurons
possible
esgard
a
nostre
profit.
Et
comme
nostre
Seigneur
Iesus
le
remonstre,
les
Payens
en
font
bien
autant,
et
les
pires
du
monde.
Et
pourquoy?
Ils
regardent,
I'ay
besion
d'estre
sub
venu,
il
faut
que
i'acquiere
des
amis.
Si
donc
nous
discernons
ceux
qui
sont
dignes
a
leur
bien
faire,
et
ceux
aussi
qui
ont
le
moyen
de
nous
rendre
la
pareille,
cela
n'est
pas
une
droite
epreuve,
ni
un
examen
certain
que
nous
vueillions
nous
employer
comme
Dieu
le
commande:
mais
quand
nous
fermons
les
yeux
a
l'ingratitude
des
hommes,
et
que
nous
sommes
enclins
a
pitie
seulement
par
leur
pourete
et
misere,
voila
comme
nous
servons
a
Dieu.
Or
faisant
ainsi,
il
est
certain
que
nous
tascherons
de
bien
faire
a
tous
(comme
i'ay
desia
declare),
que
nous
ne
pouvons
pas
rompre
le
lien
indissoluble
par
lequel
Dieu
nous
a
conioints
et
unis.
Et
ainsi
les
plus
estranges
du
monde
nous
sont
assez
prochains,
combien
qu'ils
ne
nous
soyent
ni
parens,
ni
cousins,
ni
familiers.
Et
pourquoy?
nous
sommes
tous
d'une
chair:
nous
portons
une
marque
qui
nous
doit
induire
de
faire
l'un
a
l'autre
tout
ce
que
possible
nous
sera.
Quoy
qu'il
en
soit,
sainct
Paul
nous
recommande
par
especial
les
domestiques
de
la
foy.
Or
il
use
de
ce
mot
Domestiques,
pour
nous
toucher
plus
au
vif
par
similitude.
Car
combien
que
nature
nous
enseigne
que
nous
devons
secourir
a
ceux
qui
sont
en
necessite,
si
est-ce
que
ceux
qui
sont
d'une
maison,
encores
sont-ils
plus
enclins
et
volontaires
a
bien
faire
l'un
a
l'autre.
Voici
donc
les
degrez
qui
sont
entre
les
hommes,
que
tous
scavent
bien
qu'il
y
a
quelque
obligation
mutuelle,
tellement
que
s'ils
defaillent
aux
plus
estranges
du
monde,
en
cela
ils
s'oublient.
Or
cependant
de
s'estendre
ainsi
au
long
et
au
large,
pour
ce
qu'il
est
difficile,
voila
pourquoy
on
ne
sera
pas
tant
enclin
a
bien
faire
a
gens
incognus,
si
ce
n'est
en
necessite
extreme.
Car
alors
quelque
durete
qu'il
y
ait
en
nous,
si
sommes
nous
esmeus
quand
nous
verrons
un
homme
en
danger
eminent,
chacun
s'employera
pour
luy
subvenir.
Mesmes
ceste
pitie
la
est
tellement
engravee
en
nous,
qu'elle
s'estendra
iusques
aux
bestes:
par
plus
forte
raison
donc
envers
ceux
qui
sont
creez
a
l'image
de
Dieu
comme
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