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SUR
L'EPITRE
AUX
GALATES.
106
met
en
main
de
quoy
subvenir
a
nos
prochains.
Et
en
cela
desia
il
nous
donne
quelque
marque
qu'il
nous
advoue
pour
ses
enfans
:
si
nous
pouvons
communiquer
de
ce
qu'il
nous
a
donne
a
ceux
qui
en
ont
faute,
c'est
une
marque
de
son
image
qu'il
met
en
nous.
Or
donc,
quand
nous
sommes
disposez
a
servir
ceux
qui
demandent
nostre
aide,
quand
nous
avons
de
quoy,
et
quelque
moyen,
voila
Dieu
qui
nous
fait
autant
d'honneur.
Et
nous
ne
scavons
pas
si
ce
loisir-la
nous
durera
tousiours:
car
nous
voyons
comme
il
ravit
le
bien
a
ceux
qui
veulent
tout
engloutir
:
et
ceux
qui
sont
comme
des
gouffres,
nous
voyons
comme
il
les
despouille
miserablement
et
faut
qu'ils
demandent
aide,
et
ne
soyent
point
exaucez
pour
ce
qu'ils
ont
este
si
pleins
de
cruaute
qu'ils
n'ont
eu
nulle
compassion
de
ceux
qui
venoyent
au
secours
a
eux.
Puis
qu'ainsi
est,
notons
que
nostre
vie
est
briefve,
et
qu'elle
se
passe
bientost,
et
que
les
occasions
de
bien
faire
s'escoulent.
Et
pourtant
employons-nous
cependant
que
nostre
Seigneur
nous
en
donne
le
moyen,
voire
envers
tous
(dit
sainct
Paul)
mais
principalement
envers
les
domestiques
de
la
foy.
Or
quand
il
dit
envers
tous,
c'est
pour
monstrer,
encores
que
les
hommes
nous
degoustent
de
leur
bien
faire,
que
nous
ne
laissions
pas
de
leur
faire
ainsi
que
Dieu
nous
commande.
Car
(comme
i'ay
desia
touche)
il
ne
faut
point
regarder
quel
est
un
chacun,
et
ce
qu'il
merite
:
mais
il
nous
faut
monter
plus
haut,
c'est
que
Dieu
nous
a
mis
au
monde
a
telle
fin
que
nous
soyons
unis
et
conioints
ensemble.
Et
d'autant
qu'il
a
imprime
son
image
en
nous,
et
que
nous
avons
une
nature
commune,
que
cela
nous
doit
inciter
a
subvenir
les
uns
les
autres.
Car
il
faut
que
celuy
qui
se
voudra
exempter
de
subvenir
a
ses
prochains
se
deffigure,
et
qu'il
declare
qu'il
ne
veut
plus
estre
homme:
car
cependant
que
nous
serons
creatures
humaines,
il
faut
que
nous
contemplions
comme
en
un
miroir
nostre
face
en
celuy
qui
sera
poure
et
mesprise,
qui
n'en
pourra
plus,
et
qui
gemira
sous
le
fardeau,
et
fust-il
le
plus
estrange
du
monde.
Qu'il
y
vienne
quelque
Maure
ou
quelque
Barbare,
si
est-ce
qu'estant
homme,
il
apporte
quant
et
quant
un
miroir
auquel
nous
pouvons
contempler
qu'il
est
nostre
frere
et
nostre
prochain:
car
nous
ne
pouvons
pas
abolir
l'ordre
de
nature
que
Dieu
a
establi
pour
estre
inviolable.
Ainsi
donc
nous
sommes
obligez
sans
discretion
envers
tous
hommes,
d'autant
que
nous
sommes
une
mesme
chair,
comme
le
Prophete
Isaie
en
parle
58
b.
7.
Tu
ne
mespriseras
point
ta
chair,
comme
s'il
disoit
que
ceux
qui
sont
chiches
et
espargnent,
et
qui
se
retirent
quand
il
est
question
de
bien
faire,
non
seulement
ils
despitent
Dieu
et
reiettent
sa
parole:
mais
que
ce
sont
des
monstres,
d'autant
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