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cens
ans,
et
qui
avoyent
este
confonduz
par
la
parolle
de
Dieu.
Toutesfoys,
comme
i'ay
proteste
du
commencement,
ie
ne
veux
point
que
cela
preiudicie
en
rien
a
leur
cause,
sinon
que
ie
les
aye
premierement
convaincuz
par
la
pure
parolle
de
Dieu,
comme
si
iamais
les
hommes
n'en
avoyent
parle.
Ce
que
i'en
dy
est
seulement
pour
advertir,
afin
que
chascun
sache
de
quelle
origine
est
procede
ce
que
les
Anabaptistes
mettent
a
present
en-avant,
comme
s'il
leur
avoit
este
n'a
guere
revele
du
ciel.
Et
mesme
pour
les
advertir
aussi
bien
eux.
Car
tous
les
plus
grans
docteurs
qui
ayent
este
en
leur
secte
ont
este
si
ignorans
des
histoires
et
de
toute
anciennete,
que
ie
ne
pense
pas
que
nul
d'eux
ait
iamais
sceu
que
vouloit
dire
le
nom
de
Marcion.
Il
est
donc
bon
que
tant
eux,
que
les
autres
soyent
advertiz,
que
le
premier
autheur
de
ceste
opinion,
[page
113]
dont
ilz
brouillent
auiourd'huy
le
monde,
a
este
reiecte
et
anathematize
avec
icelle,
non
pas
de
quelque
nombre,
mais
universellement
de
toute
l'Eglise
Chrestienne,
tantost
apres,
c'est
a
dire
environ
quarante
ans
apres
la
mort
des
Apostres.
Car
Eusebe
et
sainct
Hierome
racomptcnt
que
Polycarpe,
qui
avoit
este
disciple
et
familier
de
sainct
Iehan
l'Apostre,
l'ayant
rencontre
a
Rome,
l'appella
filz
aisne
de
Sathan.
Ie
laisse
les
autres
erreurs,
dont
il
a
trouble
l'Eglise.
Car
quand
cestuy
cy
aura
este
bien
espluche,
on
congnoistra,
comme
i'espere,
qu'a
grand'
peine
en
pourroit-on
trouver
un
plus
execrable.
Pour
le
premier
ie
monstreray,
par
plusieurs
et
trescertains
tesmoignages
de
l'escriture,
comme
nostre
Seigneur
Iesus
a
prins
vrayement
nostre
chair
et
nature
humaine,
quand
il
nous
a
este
revele
de
Dieu
son
Pere
en
ce
monde:
et
le
monstreray
tant
evidemment,
qu'il
n'y
aura
si
petit
enfant
qui
ne
congnoisse,
que
ce
seroit
trop
grande
impudence
aux
Anabaptistes
de
tergiverser
plus
outre.
Combien
qu'il
ne
sera
ia
mestier
d'assembler
tous
les
passages
qui
serviroyent
a
ce
propos.
Ainsi
pour
eviter
prolixite,
i'eliray
ceux
qui
me
sembleront
les
plus
convenables.
Nous
savons
que
[page
114]
dez
le
commencement
du
monde
nostre
Seigneur
promit
a
Heve,
que
sa
semence
auroit
victoire
par
dessus
le
Serpent
(Gen.
3,
15).
Regardons
si
cela
est
accomply
en
nous,
ou
s'il
a
iamais
este
accomply
en
homme
mortel,
sinon
par
le
moyen
de
Iesus
Christ,
qui
a
vaincu
pour
nous
et
surmonte
Sathan.
Mais
pource
que
ceste
promesse
estoit
encore
aucunement
obscure,
elle
a
este
beaucoup
plus
clarifiee
depuis:
tant
a
Abraham
(Gen.
12,
3)
qu'a
Iacob
(Gen.
28,
14),
quand
il
leur
a
este
dict,
qu'en
leur
semence
seroyent
benictes
toutes
nations
de
la
terre.
Or
ceste
semence,
comme
sainct
Paul
l'interprete
(Gal.
3,
16),
et
la
raison
le
demonstre,
est
Iesus
Christ.
La
promesse
donc
ne
peut
autrement
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