8:103
103
CONGREGATION
104
nature,
neantmoins
nous
sommes
separez
l'un
de
l'autre,
mais
que
ceste
difference-la
vient
de
Dieu:
car
le
mot
emporte
cela.
Discerner,
c'est
rendre
plus
excellent.
Et
ainsi
il
nous
monstre
qu'il
n'y
a
rien
du
nostre
en
cela;
que
nous
ne
prevenons
point
Dieu;
que
nous
n'approchons
point
de
luy;
mais,
au
contraire,
c'est
luy
qui
fait
tout;
que
c'est
a
luy
que
nous
devons
tout
attribuer.
Et
ainsi
donc,
nous
voyons
quelle
est
l'intention
de
sainct
Paul
en
ce
9.
des
Romains,
quand
il
deduit
qu'Esau
a
este
reiette,
et
que
Iacob
a
este
esleu,
que
cela
n'est
point
venu
des
oeuvres,
mais
de
Dieu
qui
appele,
dit-il.
Et
aussi
il
nous
faut
consequemment
conclurre,
que
ce
n'est
point
ny
du
vueillant
ny
du
courant,
mais
que
c'est
de
Dieu
qui
fait
misericorde;
c'est
a
dire,
qu'il
ne
faut
point
que
les
hommes
s'eslevent
icy
pour
ravir
la
gloire
a
Dieu,
ni
pour
s'attribuer
rien
de
leur
salut:
car
il
dit
que
tout
est
en
la
misericorde
de
Dieu.
Or,
il
y
en
a
qui
cavillent
ce
passage,
et
disent,
que
ce
n'est
ne
du
vueillant
ne
du
courant,
c'est
a
dire
[page
26]
que
nostre
course
ne
nous
suffiroit
point
pour
nostre
salut,
mais
que
Dieu
y
aide
par
sa
misericorde.
C'est
bien
a
propos.
Si
ainsi
estoit,
on
pourroit
bien
dire
le
contraire.
Car
s'il
y
avoit
une
concurrence
entre
Dieu
et
les
hommes,
c'est
a
dire,
que
Dieu
fist
la
moitie
et
nous
l'autre,
il
faudroit
donc
conclurre,
que
ce
n'est
point
de
nous
du
tout,
mais
de
Dieu
en
partie
:
et
aussi
que
ce
n'est
point
de
Dieu
du
tout,
mais
de
nous
en
partie;
et
par
cela
nous
voudrions
faire
Dieu
suiect
a
nous,
qui
est
un
blaspheme
trop
execrable,
et
duquel
il
n'y
a
celuy
qui
n'ait
horreur,
voire
tant
meschant
soit-il.
Comme
sainct
Augustin
mesme
le
traitte:
Sainct
Paul
parlant
en
ce
passage
du
vueillant
et
du
courant,
ne
nous
attribue
pas
un
tel
vouloir,
ny
une
telle
puissance,
que
nous
puissions
rien
de
nous-mesmes;
mais
il
monstre
que
l'homme
est
comme
captif,
et
qu'il
ne
peut
rien
du
tout,
mais
ce
qu'il
a,
procede
de
la
grace
de
Dieu,
qui
nous
tend
la
main
pour
nous
attirer
a
soy,
voire
des
le
temps
que
nous
estions
eslongnez,
bannis
et
reiettez
[page
27]
du
tout.
Et
maintenant
nous
voyons
le
propos
que
i'ay
amene
estre
assez
conferme
par
l'Escriture
saincte,
c'est
assavoir,
que
Dieu
nous
a
esleus,
voire
non
seulement
devant
que
nous
le
cogneussions,
mais
devant
que
nous
fussions
nais,
et
avant
que
le
monde
fust
cree:
et
qu'il
nous
a
esleus
par
sa
bonte
gratuite,
et
qu'il
n'a
point
cerche
la
cause
ailleurs;
qu'il
a
delibere
ce
propos
en
soy-mesme,
et
qu'il
faut
que
nous
cognoissions
cela,
afin
qu'il
soit
glorifie
de
nous
comme
il
appartient.
Or
la
gloire
telle
qu'elle
luy
est
deue,
ne
luy
peut
estre
rendue
sans
cela:
comme
il
nous
est
monstre
au
second
de
la
seconde
aux
Thessaloniciens:
|