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promettre,
il
faudroit
alleguer
raison,
pourquoy
c'est
que
nous
ne
pouvons
acertener
nostre
promesse
avec
serment,
quand
la
necessite
le
requiert.
Mais
qu'en
tel
cas
le
serment
soit
sainct
et
legitime,
nous
en
avons
plusieurs
exemples
en
l'Escriture:
et
entre
autres
trois,
qui
sont
principallement
notables.
Il
est
dict
au
livre
des
Chroniques,
que
Asa,
Roy
de
Iudee,
estant
admonneste
par
Azaria,
Sacrificateur
et
Prophete,
appella
tout
le
peuple
en
Ierusalem,
et
la
le
fist
iurer
de
servir
a
Dieu
a
iamais
(2
Chron.
15,
14).
Autant
en
est
il
recite
de
Iosias,
quand
le
livre
de
la
Loy
fut
retrouve,
que
pour
renouveler
l'alliance
faicte
par
Moyse,
il
adiura
le
peuple,
le
faisant
promettre
de
tousiours
perseverer
en
l'obeissance
de
Dieu
(2
Chron.
34,
32).
Le
troisiesme
exemple
est
d'Esra
et
Nehemia,
a,
l'instance
desquelz
le
peuple,
estant
retourne
de
Babylonne,
iura
de
suyvre,
pour
le
temps
advenir,
Dieu
et
sa
parolle
(Nehem.
10,
30)
1).
Combien
que
tout
bien
considere,
le
semblable
fust
faict
a
la
premiere
publication
de
la
loy.
Mais
pource
que
ie
say,
[page
109]
que
i'ay
affaire
a
gens
ecervelez
et
obstinez,
ie
n'ay
voulu
alleguer
sinon
les
passages
ou
il
est
notamment
faict
mention
expresse
de
serment.
Voila
donc
toute
l'Eglise
d'Israel
qui
fait
serment
solennel
a,
Dieu,
promettant
la
chose
la
plus
difficile
qui
soit,
d'adherer
fidelement
a
luy.
Cela
se
fait
par
plusieurs
foys.
Que
l'acte
soit
bon,
il
n'y
a
doute.
Car
il
a
tesmoignage
et
mesme
est
loue
par
le
sainct
Esprit.
Ie
ne
m'arreste
pas
beaucoup
a
exposer
comment
les
hommes
se
peuvent
ainsi
obliger
a
Dieu,
de
faire
ce
qui
n'est
pas
en
eux:
sinon
qu'il
nous
convient
a
Foir
souvenance
de
ce
que
i'ay
touche
comme
en
passant,
que
les
fideles
presupposent
tousiours
que
Dieu
ne
leur
defaudra
point
en
la
grace
qu'il
leur
a
promise
:
et
sur
icelle
ilz
fondent
leur
serment.
Mais
puis
qu'ainsi
est,
que
Dieu
approuve
ceste
espece
de
serment,
et
que
son
Eglise
en
a
use
plusieurs
foys
par
son
ordonnance:
ie
demande
a
noz
estourdis
en
quelle
authorite
c'est
qu'ilz
Posent
reprouver?
Ou
plustost,
sans
m'amuser
a
eux,
pource
que
c'est
autant
de
temps
perdu,
ie
prye
et
exhorte
tous
serviteurs
de
Dieu,
de
considerer,
quelle
outrecuidance
c'est
a
ces
povres
ignorans,2)
de
faire
telles
determinations
magistrales,
et
vouloir
contraindre
le
monde
[page
110]
a
les
tenir
comme
arrestz
irrevocables
et
sans
contredict.
Quant
a
moy,
ie
ne
doute
point
qu'en
la
matiere
du
serment,
comme
aux
autres
precedentes,
ie
n'aye
pleinement
satisfaict
a
tous
ceux
qui
auront
aureilles
et
entendement,
et
voudront
acquiescer
a
la
verite
congneue.
1)
En
marge
des
editions
de
1545
et
1566
on
lit:
B
Esra
10.
2)
ignaros
istos
ac
infelices
homines,
quasi
summos
magistros
statuere
definitiones
suas.
7*
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